J’observe souvent ce phénomène fascinant : plus on monte dans les étages d’une organisation, plus l’intelligence semble se concentrer. Comme si, par magie, le fait d’atteindre le 7ème étage d’un immeuble de bureaux conférait une omniscience soudaine.
Cette illusion d’omniscience du CODIR est un poison pour l’intelligence collective. Elle crée une séparation artificielle entre « ceux qui savent » en haut et « ceux qui exécutent » en bas. Une division mortelle pour l’innovation, l’engagement et la performance réelle.
Le scénario est toujours le même. Le CODIR se réunit dans sa tour d’ivoire, convaincu de sa capacité à voir plus loin, à comprendre mieux, à décider plus sagement que le reste de l’organisation. Les décisions tombent d’en haut, comme la pluie sur des terres qui n’ont rien demandé.
Cette croyance en l’omniscience du CODIR repose sur un malentendu fondamental : confondre position hiérarchique et intelligence collective. Comme si le fait d’être nommé directeur augmentait magiquement notre capacité à comprendre la complexité du monde.
La réalité est tout autre. L’intelligence d’une organisation ne se concentre pas au sommet – elle est distribuée dans tout le système. Le commercial qui parle aux clients chaque jour, l’opérateur qui fait tourner les machines, le développeur qui code les solutions… Chacun détient une partie de l’intelligence collective.
Mais alors, comment sortir de ce syndrome ? La première étape est une prise de conscience. Le CODIR doit accepter qu’il ne sait pas tout, qu’il ne peut pas tout voir, tout comprendre, tout décider. Cette vulnérabilité n’est pas une faiblesse – c’est le début de la sagesse collective.
La deuxième étape est d’apprendre à écouter. Pas juste entendre les rapports et les présentations, mais vraiment écouter. Écouter les signaux faibles, les intuitions du terrain, les idées qui émergent des endroits les plus inattendus.
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La troisième étape est de créer les conditions pour que l’intelligence collective puisse circuler librement dans toute l’organisation. Cela signifie briser les silos, ouvrir les espaces de dialogue, permettre aux idées de monter aussi facilement qu’elles descendent.
Le vrai rôle du CODIR n’est pas d’être omniscient. C’est de créer les conditions pour que l’intelligence collective puisse s’exprimer pleinement. C’est d’être le jardinier plutôt que l’architecte, le facilitateur plutôt que le décideur omnipotent.
Il y a une beauté profonde dans cette transformation. Quand un CODIR accepte de descendre de sa tour d’ivoire, quelque chose de magique se produit. L’organisation commence à respirer différemment. Les idées circulent plus librement. L’innovation émerge naturellement.
Ce n’est pas facile. Abandonner l’illusion de l’omniscience demande du courage. Ça demande d’accepter sa vulnérabilité, de reconnaître qu’on ne sait pas tout, qu’on a besoin des autres. Mais c’est dans cette vulnérabilité que réside la vraie force d’une organisation.
J’ai vu des CODIR faire cette transformation. Passer de l’illusion de l’omniscience à la pratique de l’intelligence collective. Le changement est profond. L’énergie est différente. Les décisions sont plus riches, plus ancrées dans la réalité du terrain.
L’intelligence collective n’est pas une question d’étage. Elle ne s’arrête pas au 7ème, ni ne commence au rez-de-chaussée. Elle est partout, tout le temps, attendant juste d’être libérée.
La question n’est plus « Comment le CODIR peut-il tout savoir ? » mais « Comment pouvons-nous libérer l’intelligence collective à tous les niveaux de l’organisation ? »
La prochaine fois que vous vous asseyez en salle de CODIR, posez-vous cette question : suis-je en train de prétendre tout savoir, ou suis-je en train de créer les conditions pour que l’intelligence collective puisse s’exprimer ?
Le syndrome du CODIR omniscient n’est pas une fatalité. C’est un choix. Et il est temps de choisir différemment.