Définir la vision d’une entreprise : plus qu’une phrase, une projection
Trop souvent, la vision d’entreprise est réduite à une formule figée, sans saveur, affichée sur un mur ou dans une présentation PowerPoint. Pourtant, une vision n’est pas un slogan : c’est une projection vivante du futur que l’on souhaite construire ensemble.
Elle doit parler à la tête, certes — par la stratégie qu’elle engage, les priorités qu’elle clarifie. Mais elle doit surtout parler au cœur : elle active le désir, elle crée de l’élan, elle donne envie.
Une vision, ce n’est pas un objectif
Un objectif, c’est chiffré. Temporel. Mesurable. Par exemple : « +20% de part de marché en 3 ans ».
Une vision, c’est qualitatif, projectif, mobilisateur. Elle dit : « Le futur qu’on veut voir advenir, c’est celui-là ».
Elle répond à des questions comme :
- Qu’est-ce qu’on veut changer dans le monde ou dans notre secteur ?
- Quelle place veut-on occuper demain ?
- Pourquoi ce qu’on fait compte vraiment ?
Et surtout : qu’est-ce qu’on a envie de réussir, ensemble ?

Le futur désiré : le moteur caché d’une vision authentique
Le cœur de la vision, c’est le futur désiré. Pas un futur probable. Pas un futur souhaité par le COMEX seul. Mais un futur que l’on a envie de faire advenir collectivement.
C’est une projection vivante, palpable, émotionnelle. Elle a cette capacité à résonner profondément avec les équipes :
- parce qu’elle parle de réussites concrètes
- parce qu’elle met en scène des valeurs incarnées
- parce qu’elle donne un rôle à chacun
Un futur désiré répond à la question : Et si tout se passait bien, à quoi ressemblerait notre entreprise dans 3 ou 5 ans ?
Il peut se formuler comme une affirmation (« Nous sommes reconnus comme les artisans du soin le plus humain en France »), ou comme une question projetante (« Et si on était l’entreprise la plus agile de notre secteur dans 2 ans ? »).
Les impacts d’une vision forte sur l’entreprise
1. Elle aligne les énergies
Une vision partagée, c’est une boussole. Elle permet aux décideurs comme aux opérationnels de vérifier si leurs choix sont alignés avec ce cap.
2. Elle clarifie les priorités
Quand on sait où on va, on sait aussi quoi ne pas faire. Une vision forte permet de trancher, d’arbitrer, de sortir de la dispersion.
3. Elle mobilise l’interne
Les collaborateurs n’ont pas besoin d’une vision parfaite. Ils ont besoin d’une vision crédible, sincère, et engageante. Une vision incarnée crée un engagement durable.
4. Elle attire les talents et les partenaires
Une vision claire et audacieuse donne envie de rejoindre l’aventure. Elle devient un aimant pour les profils qui cherchent du sens.
5. Elle rend cohérent ce qui peut sembler disparate
Entre les projets, les outils, les transformations, une vision forte crée du lien. Elle structure la complexité et relie les initiatives.
Comment construire une vision d’entreprise mobilisatrice
1. Commencer par l’écoute
Une bonne vision ne sort pas du cerveau du dirigeant. Elle émerge dans le dialogue. Avec les équipes, les clients, les partenaires.
Questions à poser :
- Qu’est-ce qui nous inspire ?
- De quoi sommes-nous fiers aujourd’hui ?
- Qu’est-ce qui manque dans notre secteur ?
- Quelle transformation voulons-nous contribuer à opérer ?
2. Identifier les valeurs vivantes
Les valeurs ne doivent pas être choisies dans un catalogue. Il faut partir du réel : quelles sont les attitudes qu’on observe et qu’on veut renforcer ?
Elles serviront de socle à la formulation du futur désiré.
3. Formuler une vision qui parle au présent
Paradoxalement, une vision efficace se raconte au présent. Comme si elle était déjà là. Pour qu’elle soit crédible, concrète, activante.
Exemple :
« Nous sommes devenus la référence du logement durable en région. Nos clients parlent de nous comme d’un acteur humain, responsable et transparent. Et nos salariés en sont fiers. »
4. Donner une place à chacun
Une vision doit laisser de l’espace d’appropriation. Elle n’impose pas un récit unique. Elle permet à chacun d’y mettre ses mots, son rôle, sa contribution.
5. Utiliser la facilitation pour faire émerger une vision collective
Chez Insuffle, nous utilisons des formats collaboratifs pour faire émerger des visions à plusieurs voix.
Parce que la vision n’est pas une déclaration. C’est une conversation structurée, un chemin narratif partagé, une dynamique à entretenir.
Pour aller plus loin : comment faire vivre votre vision ?
Une fois la vision formulée, encore faut-il l’incarner dans le quotidien.
1. L’intégrer dans les rituels
→ Revues stratégiques, comités projets, entretiens annuels : chaque moment doit être l’occasion de reconnecter avec la vision.
2. Raconter des histoires
→ Partagez des cas concrets où la vision a guidé une action, une décision, un comportement. Ce sont ces récits qui donnent vie aux mots.
3. Mesurer les pas
→ Sans tomber dans l’indicateur à tout prix, identifiez des signes que vous avancez dans la bonne direction. Ce peut être qualitatif, perceptif, émotionnel.
En conclusion
La vision d’entreprise, ce n’est pas un livrable de plus. C’est une source de sens, de mouvement et de cohérence.
Formuler un futur désiré, ce n’est pas faire du storytelling. C’est créer un alignement entre tête et cœur, entre ambition et action, entre dirigeants et équipes.
Et c’est souvent ce qui manque aux entreprises qui tournent en rond : une parole projetante, ouverte, mobilisatrice.

Et si on clarifiait, ensemble, le futur que vous avez vraiment envie de construire ?
Vous sentez que votre vision d’entreprise existe… mais qu’elle ne mobilise pas ?
Qu’elle reste figée dans un document, loin des décisions, des projets et du quotidien des équipes ?
Je vous propose un échange de 30 minutes, sans engagement, pour faire le point.
On parlera de votre cap actuel, de vos enjeux réels, et de ce qu’il faut pour formuler (ou reformuler) une vision vivante, mobilisatrice, et partagée.
À l’issue de cet échange, je vous transmettrai un plan d’action personnalisé, pour transformer votre vision en moteur concret de cohérence, d’élan et de fierté collective.
Parce qu’une vision forte, ce n’est pas ce qu’on affiche.
C’est ce qu’on ressent. Ce qui guide. Ce qui relie.
Vision d’entreprise : les 7 questions que tout le monde se pose
Quelle est la différence entre une vision, une mission et des valeurs ?
La vision projette un futur désiré collectif.
La mission décrit ce que fait concrètement l’entreprise aujourd’hui.
Les valeurs sont les repères qui guident les comportements. Ensemble, ces éléments forment un socle stratégique vivant.
À quoi reconnaît-on une “bonne” vision ?
Elle parle au cœur autant qu’à la tête. Elle est claire, mobilisatrice, incarnée. Elle donne envie d’agir, aligne les décisions et permet à chacun de se projeter dans le futur de l’entreprise.
Est-ce que la vision doit être chiffrée ou mesurable ?
Non. Ce n’est pas un objectif. La vision peut être illustrée par des résultats, mais elle doit d’abord inspirer. Elle est qualitative, émotionnelle, narrative — pas comptable.
Qui doit participer à la construction de la vision ?
Pas seulement le dirigeant. Plus le processus est collectif, plus la vision sera portée. Impliquer des managers, des collaborateurs, des clients ou partenaires permet de créer une vision qui fait vraiment sens.
Combien de temps faut-il pour construire une vision d’entreprise ?
Cela dépend de la méthode choisie. Avec un processus de facilitation bien mené, il est possible de faire émerger une vision en 1 à 2 journées de travail, puis de l’affiner collectivement.
Comment éviter que la vision ne finisse “au mur” sans impact ?
Il faut l’intégrer aux rituels (réunions, décisions, entretiens…), la relier à des récits concrets, et en mesurer les effets de manière qualitative. Une vision se vit, elle ne s’impose pas.
Peut-on faire évoluer une vision au fil du temps ?
Oui. Une vision n’est pas figée. Elle peut évoluer avec l’entreprise, tant qu’elle garde son pouvoir mobilisateur. Ce qui compte, c’est qu’elle reste vivante, alignée, et incarnée dans l’action.