Tenez, l’autre jour, un CEO me lance : « On doit créer un poste de responsable innovation ! » Je lui demande pourquoi. Sa réponse ? « Parce que tous nos concurrents en ont un. »
Cette conversation résume parfaitement le piège dans lequel beaucoup d’organisations tombent. On crée un poste parce que c’est à la mode, sans se demander si c’est vraiment la solution.
Le mythe du héros de l’innovation
Première chose à comprendre : confier l’innovation à une seule personne ou équipe, c’est comme demander à un chef d’orchestre de jouer tous les instruments. Ça ne marche pas.
L’innovation n’est pas un département. C’est une culture qui doit irriguer toute l’organisation.
Un rôle différent : le facilitateur d’innovation
Ce dont les organisations ont vraiment besoin, c’est d’un facilitateur. Quelqu’un qui :
- Repère les talents cachés
- Crée des connexions inattendues
- Lève les obstacles à la créativité
- Accompagne les initiatives
Ce qu’il ne fait pas
- Imposer des solutions
- Centraliser les idées
- Faire à la place des autres
Ce qu’il fait vraiment
- Crée des espaces d’expérimentation
- Protège les initiatives naissantes
- Connecte les bonnes personnes
- Facilite l’émergence d’idées
Comment ça marche concrètement ?
1. Repérer les innovateurs naturels
Dans chaque organisation, il y a des personnes qui :
- Voient les problèmes comme des opportunités
- Osent proposer des solutions différentes
- Inspirent naturellement leurs collègues
Le rôle du facilitateur est de les identifier et de les mettre en réseau.
2. Créer des espaces de rencontre
J’aide souvent à mettre en place :
- Des « cafés innovation » informels
- Des sessions de partage d’expériences
- Des ateliers de co-création
3. Protéger les initiatives
Le facilitateur agit comme un bouclier qui :
- Défend les projets émergents
- Négocie des ressources
- Donne du temps aux idées pour mûrir
Les conditions du succès
- Un mandat clair Le facilitateur doit avoir la légitimité pour agir
- Des ressources adaptées Du temps et des moyens pour accompagner les initiatives
- Une posture juste Ni chef, ni exécutant, mais catalyseur
Les pièges à éviter
1. Le syndrome de la tour d’ivoire
Ne pas créer un « lab innovation » isolé du reste de l’entreprise
2. La bureaucratie de l’innovation
Éviter les processus lourds qui tuent la spontanéité
3. L’innovation forcée
Ne pas imposer l’innovation mais créer les conditions où elle peut émerger
Comment identifier le bon profil ?
Le facilitateur d’innovation idéal combine :
- Une capacité d’écoute exceptionnelle
- Un talent pour connecter les gens
- Une compréhension des dynamiques organisationnelles
- Une aptitude à naviguer dans la complexité
Mon approche d’accompagnement
Quand une organisation me sollicite sur ce sujet, je propose :
- Un diagnostic des dynamiques d’innovation existantes
- L’identification des facilitateurs naturels
- La mise en place progressive d’un écosystème d’innovation
Une invitation à repenser l’innovation
Si vous réfléchissez à structurer l’innovation dans votre organisation, commençons par un échange de 30 minutes pour :
- Explorer votre contexte spécifique
- Identifier vos besoins réels
- Voir comment je pourrais vous accompagner
L’innovation n’est pas une fonction à isoler, c’est une capacité à développer collectivement. Et parfois, le meilleur responsable innovation est celui qui aide les autres à innover plutôt que d’innover lui-même.
