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Remettre de l’humain en entreprise : et si on arrêtait les applis ?

Ce matin, à la radio, j’ai entendu cette phrase :

“On a voulu remettre de l’humain dans l’entreprise. Alors on a mis en ligne une plateforme.”

Et j’ai failli recracher mon café.

Depuis quand “remettre de l’humain” passe par une appli, un chatbot RH ou une interface de feedback anonyme ?
Depuis quand on pense qu’on peut recréer du lien avec un taux de clic à 3 % ?

À force de tout digitaliser, on a fini par mettre de la distance partout, en appelant ça de la “connexion”.
Ironique, non ?

On confond “mettre de l’humain” et “mettre des outils”

Pendant des années, les entreprises ont voulu “moderniser” la relation au travail.
Et à chaque fois qu’un problème apparaissait, la réponse était la même :

un nouvel outil.

Stress → application de méditation.
Turnover → baromètre d’engagement trimestriel.
Silos → plateforme collaborative.
Désengagement → module d’e-learning sur “la motivation au travail”.

Tout cela partait d’une bonne intention.
Mais soyons honnêtes :
les gens ne manquent pas d’outils. Ils manquent d’espaces.

Des espaces pour se dire les choses, pour écouter, pour comprendre.
Pas des “espaces digitaux”, mais des espaces réels, vivants, incarnés.

L’illusion du digital bienveillant

La technologie est utile, personne ne le conteste.
Elle fluidifie, accélère, simplifie.
Mais elle ne remplace pas la présence.

Une appli ne capte pas un silence.
Un chatbot ne comprend pas une hésitation.
Un tableau de bord ne sent pas la fatigue.

À force de tout mesurer, on finit par oublier ce qui compte vraiment :
le lien humain ne se gère pas, il se tisse.

Et c’est là le grand paradoxe :
plus on a voulu “mettre de l’humain”, plus on l’a rendu abstrait.

Arrêtez d’améliorer votre passé.

Chez Insuffle, nous aidons les dirigeants à créer leur futur désiré :
une direction claire, un collectif aligné, un mouvement vivant.

Pas de plan figé. Pas de jargon.
Une expérience stratégique qui remet du cap, du sens et du souffle.

L’humain n’est pas une fonctionnalité

On entend partout les mêmes mots : “care”, “sens”, “vivant”, “valeurs”.
Mais souvent, ces mots deviennent des slogans.

On veut “remettre du sens”, mais on garde les mêmes réunions vides.
On veut “remettre du vivant”, mais on garde les mêmes modes de décision fermés.
On veut “écouter”, mais on mesure la satisfaction à coup de notes sur 5 étoiles.

L’humain ne se coche pas. Il s’écoute.
Et ce n’est pas une question de méthode, c’est une question de posture.

Le vrai sujet : changer de posture

La vraie question n’est pas “comment remettre de l’humain”.
La vraie question, c’est :

sommes-nous encore capables d’être présents, ensemble ?

Revenir dans la pièce.
Créer des espaces de parole sincères.
Rendre le désaccord possible sans drame.
Faire confiance, sans tout contrôler.

C’est ça, remettre de l’humain dans une entreprise.
Pas un projet RH, pas une campagne interne.
Un mouvement collectif, simple et puissant.

Parce que le vivant ne se pilote pas.
Il se facilite.

Revenir dans la pièce

Revenir dans la pièce, c’est accepter de regarder le réel.
Sans filtre, sans PowerPoint, sans éléments de langage.

C’est ce que nous faisons à travers la facilitation :
aider les équipes à se reparler, à retrouver du sens commun, à redonner du souffle.

Ce n’est pas de la “cohésion” pour cocher une case.
C’est un travail profond sur la manière dont une équipe coopère, décide, apprend.

Le rôle du facilitateur n’est pas de mettre de la méthode.
C’est de remettre du mouvement.
De recréer les conditions où l’intelligence collective peut émerger.

Parce qu’une équipe n’a pas besoin d’un nouvel outil pour avancer.
Elle a besoin de se retrouver autour d’une intention claire, d’un cap partagé, et d’une cadence juste.

💡 À lire aussi : Facilitation et intelligence collective : quand les équipes reprennent leur souffle

Quand la technologie éloigne du sens

On a cru qu’il suffisait de “digitaliser l’expérience humaine”.
Mais dans ce mot “digitaliser”, il y a déjà la coupure.

La main ne serre plus.
Le regard ne croise plus.
L’émotion ne se partage plus.

À force de se protéger de la complexité, on a supprimé la relation.
Et c’est précisément pour ça que tant d’entreprises s’épuisent :
elles veulent recréer du lien, mais elles ne laissent plus la place à la rencontre.

💡 Découvrez aussi : Manager facilitateur : pourquoi la posture change tout

Ce que ça change concrètement

Remettre de l’humain, ce n’est pas “revenir en arrière”.
C’est retrouver ce qui fait tenir ensemble une organisation.

Concrètement, cela passe par :

  • Des temps collectifs où l’on parle du “comment” avant de parler du “quoi”.
  • Des décisions co-construites et comprises, pas imposées.
  • Des contraintes explicites : ce qui est non négociable, pour libérer le reste.
  • Des cycles d’apprentissage courts : on essaie, on observe, on ajuste.

C’est exactement ce qu’on met en œuvre avec notre modèle ODCT (Observer, Désirer, Concevoir, Transformer) et la Boussole 4C (Cap, Contraintes, Capacités, Cadence).

Un cadre simple pour aider les collectifs à reprendre la main sur leur futur.

💡 À lire également : Le Futur Désiré® : un cadre vivant pour naviguer la complexité

L’humain ne se code pas. Il se vit.

L’humain, ce n’est pas une case dans un projet de transformation.
C’est une énergie.
C’est ce qui circule entre les personnes quand on leur redonne confiance.

Et ça, aucune plateforme ne peut le recréer.

Remettre de l’humain dans l’entreprise,
c’est remettre de la présence, du regard, de l’écoute.
C’est un choix.
Celui d’une entreprise qui préfère la relation à la procédure,
et le vivant à la performance vide.

Le reste — les outils, les plans, les stratégies — suivra naturellement.

Parce que le vivant, lui, n’a pas besoin d’être codé.
Il a juste besoin d’être vécu.