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Et si on arrêtait de confondre décision et échec ?

Repenser la décision comme un apprentissage collectif

Dans trop d’entreprises, une décision ressemble à une exécution. C’est tranché. C’est irréversible. C’est souvent imposé d’en haut. Et si ça ne fonctionne pas ? Ce sera un échec. Une faute. Une erreur de jugement. Quelqu’un paiera.

Mais cette façon d’envisager la prise de décision est en train de nous coûter cher. Car elle fige les dynamiques, empêche l’ajustement, bloque l’expérimentation. Et surtout, elle nie une évidence : dans un monde complexe, la décision n’est pas une fin. C’est un début.

Il est temps de changer de paradigme.

Une entreprise qui décide “fort” est-elle une entreprise qui avance “juste” ?

Dans les comités de direction, on confond encore trop souvent décision et vérité. Comme si décider, c’était prouver sa maîtrise, son autorité, sa vision. Le mot est souvent brandi comme une réponse à l’indécision, au doute, à l’instabilité : « Il faut trancher. » Oui, peut-être. Mais pourquoi faudrait-il que trancher signifie verrouiller ?

La décision n’a pas à être un acte final, total, irréversible. Elle peut être un mouvement. Une itération. Une forme de mise en route vers ce qu’on ne voit pas encore totalement. Et dans une organisation vivante, traversée par des tensions, des dynamiques, des changements permanents, la meilleure décision est parfois celle qui laisse encore un peu de jeu.

La peur de se tromper paralyse les collectifs

Ce qui nous bloque ? La peur de l’échec. On voudrait être sûrs. Sûrs que la réorganisation est la bonne. Que la nouvelle offre va marcher. Que la prochaine stratégie sera définitive. Et cette peur crée une posture défensive : on retarde, on temporise, ou au contraire on verrouille tout pour éviter les retours en arrière.

Mais une décision n’est pas un pari sur l’avenir. C’est une prise de position dans le présent, au regard de ce qu’on sait à un instant T, en assumant que le futur est encore ouvert.

Et si ça ne marche pas ? On ajuste. On apprend. On réessaie autrement. Ce n’est pas un échec. C’est une étape.

Décider, ce n’est pas fermer la porte. C’est ouvrir un chemin.

Trop de dirigeants croient qu’ils doivent attendre d’avoir toutes les infos pour décider. Mauvaise nouvelle : dans un système complexe, on ne peut jamais tout savoir. Alors on attend. Et pendant ce temps, rien ne bouge. Pire : la situation empire, la tension monte, la confiance baisse.

Ce qu’on oublie, c’est que décider, c’est justement créer un point d’appui. Ce n’est pas choisir entre A et B pour toujours. C’est poser une première pierre pour avancer vers C, ou D, ou E, selon ce qu’on découvre en chemin.

👉 Une décision n’est pas une conclusion. C’est une hypothèse active.
👉 Ce n’est pas un jugement définitif. C’est un déclencheur de mouvement.
👉 Ce n’est pas une preuve de savoir. C’est une preuve de capacité à évoluer.

Mieux vaut mille petites décisions que quelques grandes irréversibles

En croyant que toute décision doit être massive, stratégique, irréversible… on s’interdit d’apprendre. On fantasme la grande réorganisation parfaite, le pivot stratégique monumental, la refonte complète du modèle. Et pendant ce temps, on rate les signaux faibles. On ignore les micro-ajustements qui pourraient tout changer.

Une organisation vivante avance par petites décisions bien tenues, testées, discutées, observées. Ce sont ces décisions modestes, mais assumées, qui permettent d’apprendre vite, d’impliquer les équipes, de garder de la souplesse.

Ce n’est pas une faiblesse. C’est une stratégie d’adaptation.

La décision comme processus d’intelligence collective

Décider seul, c’est rapide. Décider ensemble, c’est robuste.

Et surtout, c’est plus intelligent.

La décision est un moment-clé d’intelligence collective : quand les points de vue se confrontent, quand les impacts sont discutés, quand les angles morts sont nommés. Ce processus ne ralentit pas la décision. Il l’éclaire. Il la rend meilleure.

Mais attention : décider collectivement ne veut pas dire consensus mou. Cela veut dire assumer une posture d’écoute, de clarté, et de responsabilité partagée. Cela veut dire créer les conditions pour qu’une décision soit comprise, appropriée, et surtout réversible si besoin.

Les conditions d’une bonne décision aujourd’hui

  1. Clarté de l’intention : pourquoi décide-t-on ? Sur quoi agit-on ? Pour quoi faire ?
  2. Ouverture au réel : quelles informations avons-nous ? Quelles limites connaissons-nous ?
  3. Acceptation du mouvement : que décider maintenant, quitte à ajuster demain ?
  4. Alignement collectif : qui doit être impliqué ? Qui porte cette décision ? Qui l’incarne ?
  5. Boucle d’apprentissage : quand et comment fait-on le point ? Qu’a-t-on appris ?

Ce n’est pas une méthode magique. C’est une hygiène décisionnelle. Et elle change tout.

La stratégie n’est pas un plan, c’est un chemin

Une dernière chose : on croit souvent que décider, c’est « faire de la stratégie ». Mais une stratégie vivante, ce n’est pas un plan figé sur 3 ans avec des slides léchées. C’est une intention forte, partagée, mise en mouvement, qui s’ajuste selon ce que le terrain renvoie.

Et c’est là que la facilitation peut jouer un rôle majeur. Non pas en « animant des décisions », mais en tenant le cadre qui permet à une équipe de direction de prendre des décisions adaptées, assumées, évolutives. En révélant les tensions cachées, en nommant les désaccords, en faisant de l’espace pour penser, vraiment.

En résumé ?

  • Une décision n’est pas un acte de pouvoir, c’est un acte de mouvement.
  • Ce n’est pas un pari sur le succès, c’est un apprentissage stratégique.
  • Ce n’est pas un verrou, c’est une porte.
  • Et c’est bien souvent, dans une organisation complexe, le seul moyen d’avancer.

Et maintenant ?

Quelle décision attendez-vous de prendre « parfaitement » alors qu’il suffirait de l’essayer intelligemment ?

Qui pourrait vous aider à poser cette décision non pas comme une sentence, mais comme une hypothèse fertile ?

Et si vous faisiez de votre prochaine décision… un levier d’apprentissage collectif ?

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Construire une grammaire d’organisation

Dans la plupart des organisations que j’accompagne, on parle de valeurs, de vision, de stratégie. On anime des séminaires, des ateliers, des plans d’action.

Mais très vite, je repère autre chose.

Un détail qui fout tout en l’air.
Un bruit de fond que personne ne nomme.
Un chaos linguistique.

Pas dans la langue française.
Dans la langue de l’entreprise.

Chacun dit “priorité” mais entend autre chose.
Chacun dit “transparence”, mais attend autre chose.
Chacun dit “vision”, “pilotage”, “engagement”… mais personne ne les vit pareil.

Résultat :
on croit se comprendre.
Mais on ne s’écoute pas.
Et surtout : on n’agit pas à partir du même référentiel.

Votre organisation a-t-elle une grammaire partagée ?

Une organisation n’est pas une machine.
C’est une communauté de sens.

Et comme toute communauté, elle a besoin d’un langage commun.

Pas une charte graphique.
Pas une base documentaire.
Pas une usine à process.

Une grammaire.

C’est-à-dire :
– un lexique partagé,
– des accords implicites,
– une syntaxe d’action,
– une conjugaison des rôles.

Une grammaire d’organisation, c’est ce qui fait que vos équipes peuvent bouger ensemble sans se marcher dessus.

Et quand elle manque, vous compensez.
Par des réunions.
Par des slides.
Par du contrôle.

Vous croyez avoir clarifié, vous avez juste verbalisé

Le nombre de fois où j’entends :

“On l’a déjà dit, pourtant !”
“On avait acté ça.”
“C’était clair pour tout le monde…”

Non.
Vous l’avez dit,
mais chacun l’a entendu à sa façon.

Et dans une organisation, ce flou coûte cher.

Parce que l’action repose sur des mots,
et que des mots flous produisent des décisions fragiles.

Un exemple :
Si vous dites “on donne plus d’autonomie” mais que vous ne définissez jamais ce que ça veut dire concrètement dans vos cycles de validation, dans vos marges de manœuvre, dans vos feedbacks…
vous ouvrez une porte vers des malentendus à haut potentiel toxique.

Une grammaire d’organisation, ce n’est pas une norme

Je ne parle pas ici de tout standardiser.
Je parle d’outiller la compréhension mutuelle.

De créer un socle de langage qui facilite l’action collective.
Pas un dictionnaire.
Pas une police du langage.
Mais un cadre vivant, évolutif, qui aide les gens à :

– savoir comment décider,
– savoir comment arbitrer,
– savoir comment réagir à un imprévu,
– savoir ce qu’on valorise ici (et ce qu’on ne tolère pas).

C’est subtil.
Mais quand ça manque, c’est le bordel.
Et quand ça existe, tout s’aligne.

Quelques symptômes d’une grammaire absente

Si vous voyez ça, il est temps d’agir :

  • Les mêmes mots sont utilisés dans tous les sens (ex : “pilotage”, “vision”, “responsabilité”, “engagement”).
  • Les décisions sont interprétées différemment selon les équipes.
  • Le terrain dit : “on ne comprend pas où vous voulez en venir”.
  • Le Codir dit : “ils n’ont pas compris ce qu’on a décidé”.
  • Les rôles se chevauchent, les zones grises s’étendent.
  • Les réunions se répètent parce que “ce n’était pas clair”.

Et pourtant… vous avez des process

Justement.

Les process ne suffisent pas.

Ils décrivent ce qu’on fait.
Mais pas comment on le fait ensemble.
Pas ce qui fait culture.
Pas ce qui fonde la confiance dans l’action.

Une grammaire, c’est ce qui permet à un cadre et à un agent de terrain de se comprendre sans avoir besoin d’un PowerPoint.

C’est ce qui fait que le langage porte l’action, au lieu de l’enfermer dans des procédures.

Concrètement, comment on la construit ?

Je vais être clair : ce n’est pas un document.
Ce n’est pas une “charte”.

C’est un travail progressif, souvent initié dans un temps collectif, puis nourri dans la durée.

Voici ce que je mets en place avec les organisations qui veulent vraiment avancer.

1. Identifier les mots clés de votre maison

Commencez par les mots que vous utilisez tout le temps.
Et que tout le monde emploie… sans les vivre pareil.

Chez vous, ça peut être :

  • Vision
  • Responsabilité
  • Client
  • Qualité
  • Leadership
  • Autonomie
  • Coopération
  • Engagement

Faites-les remonter. Sans filtre.
Et écoutez : qui y met quoi ?

Je vous garantis des surprises.

2. Explorer les pratiques réelles

Ce que vous dites n’a de valeur que si ça se vérifie.
Donc, confrontez les mots à vos gestes.

Quand vous dites “confiance”, qu’est-ce qui le prouve ?
Quand vous dites “leadership”, qui l’incarne vraiment ?
Quand vous dites “agilité”, qu’est-ce que ça produit (ou pas) dans les choix concrets ?

C’est dans ces frictions entre langage et vécu que la grammaire commence à émerger.

3. Nommer les accords implicites

Beaucoup de règles sont tacites.
“On ne contredit pas le DG en réunion.”
“On ne prend pas la parole si on n’a pas de solution.”
“On ne fait pas de mail le vendredi soir… sauf si c’est urgent.”

Ces accords existent déjà.
Mais tant qu’ils sont non nommés, ils agissent en sous-main.

Le rôle d’un facilitateur ici, c’est de faire remonter ces accords.
Les mettre à plat.
Et surtout : les questionner.

4. Formuler des principes d’action

Une fois les mots posés et les pratiques repérées, on peut formuler des principes d’action.

Par exemple :

  • “Nous préférons un arbitrage clair plutôt qu’un consensus mou.”
  • “Tout désaccord doit pouvoir s’exprimer dans un cadre sécurisé.”
  • “Un non-dit coûte plus cher qu’un désaccord explicite.”

Ce sont des lignes de code.
Des fragments de langage qui orientent les comportements.

Pas des slogans. Des balises.

5. Rendre visible, sans figer

À ce stade, il faut matérialiser la grammaire, sans la graver dans le marbre.

Un mur des mots-clés.
Un recueil vivant d’exemples.
Une base de cas concrets à revisiter en collectif.

Et surtout : des moments pour la faire évoluer.
Parce que ce qui était juste il y a un an ne l’est plus toujours aujourd’hui.

Ce que ça change, vraiment

Quand une organisation construit sa grammaire, elle se transforme.
Pas juste sur la com’.
Sur le fond.

Voici ce que j’observe concrètement :

  • Les réunions sont plus courtes, mais plus puissantes.
  • Les feedbacks sont plus fluides, car les règles sont connues.
  • Les décisions sont prises plus vite, avec moins de crispation.
  • Les conflits sont mieux traités (et moins évités).
  • L’engagement devient naturel, pas forcé.

Parce que le langage porte.
Et quand il est commun, l’organisation respire.

Une grammaire, c’est un levier stratégique

Je vais le dire autrement :
sans grammaire, pas de stratégie vivante.

Vous pouvez avoir une vision brillante, des objectifs ambitieux, des talents de haut niveau…

Mais si personne ne sait comment parler, décider, arbitrer, coopérer, alors tout se grippe.

À l’inverse, une organisation avec une grammaire claire, évolutive, partagée,
peut traverser des crises, pivoter, grandir… sans s’effondrer en interne.

Ça commence souvent… par un séminaire

Je le vois dans 80 % des cas :
la première fois qu’on parle “vraiment” de cette grammaire,
c’est en séminaire.

Parce qu’on sort du cadre.
Parce qu’on ose poser les vrais mots.
Parce qu’on prend le temps de clarifier ce qu’on croyait “déjà clair”.

Mais le séminaire n’est que le point de départ.
Il faut ensuite traduire ça dans le quotidien.

Et c’est là que l’accompagnement compte.
Parce qu’on ne change pas un langage en une fois.
On l’ajuste. On l’affine. On le vit.

En conclusion (mais sans conclusion)

Vous avez probablement déjà des valeurs.
Des process. Des rôles.

Mais si vous n’avez pas une grammaire partagée,
alors vous parlez dans le vide.

Construire une grammaire d’organisation, ce n’est pas du luxe.
C’est du fonctionnement sain.
C’est du respect collectif.
C’est de l’alignement incarné.

Et c’est surtout…
ce qui vous permettra de tenir ensemble quand les tensions monteront.

Parce que là, les mots compteront.
Et vous saurez lesquels dire.

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Ressouder l’équipe de direction autour d’une vision commune.

Quand les dirigeants ne tirent plus la corde dans le même sens

Une entreprise, ça ne se désaligne pas en une nuit. C’est plus insidieux que ça. Un agenda annulé, un non-dit en réunion, une réunion de direction où on joue la montre… Et petit à petit, les tensions s’installent.

Pas de conflit frontal. Juste une érosion progressive de la cohésion.

Et avec elle, une perte de vitesse.

Dans de nombreuses entreprises que j’accompagne, le même schéma revient : chaque membre du comité de direction agit avec les meilleures intentions, mais sans direction réellement partagée. Ce ne sont pas les compétences qui manquent. C’est le cap commun. Le récit fédérateur. Ce “pourquoi” qui fait que chacun dépasse sa fonction, son agenda, ses peurs.

Et ça, ça ne se décrète pas.


Pourquoi une équipe dirigeante alignée change tout

Avant même de penser stratégie, transformation, ou plan d’actions, il faut répondre à une seule question : est-ce qu’on tire tous dans le même sens ?

Pas sur le papier. Pas dans la plaquette.

Dans le réel.

Quand les décisions s’accumulent. Quand les tensions remontent. Quand les arbitrages sont douloureux.

Un comité de direction aligné, c’est une organisation qui :

  • prend des décisions plus vite,
  • reste lisible en interne,
  • donne le ton au reste de l’entreprise,
  • et garde son cap même dans la tempête.

À l’inverse : une équipe dirigeante désunie crée un climat de flou, de défiance, d’inertie. La vision devient un PowerPoint. La stratégie se décompose en priorités concurrentes. Les managers intermédiaires prennent des coups. Et les collaborateurs observent sans comprendre.


Les symptômes qui ne trompent pas

Voici quelques signaux faibles (ou forts) que je rencontre souvent :

  • Les réunions CODIR tournent à vide, chacun reste sur son quant-à-soi.
  • Les sujets de fond sont évités. On fait “tour de table”, mais rien ne se décide vraiment.
  • Les messages envoyés aux équipes sont contradictoires. Parfois dans la même semaine.
  • Les décisions prises collectivement sont rediscutées en bilatérale, voire contournées.
  • Certains membres se replient dans leur silo ou agissent de manière opportuniste.

Vous vous reconnaissez ? C’est normal. C’est humain. Mais ce n’est pas durable.


Une vision commune ne sort pas d’un chapeau

Ce qu’on appelle “vision” dans une entreprise est souvent confondu avec :

  • une ambition marketing (“devenir leader de…”),
  • un objectif financier (“x% de croissance à 3 ans”),
  • ou une phrase inspirante issue d’un séminaire (“oser l’audace collaborative”).

Tout ça, c’est utile.

Mais une vision commune, une vraie, c’est autre chose :
C’est un cap formulé ensemble, à hauteur d’humain, à partir du réel, qui relie les intentions profondes, les enjeux concrets, et l’histoire que l’équipe veut écrire.

Et cette vision ne sert à rien si elle reste entre dirigeants.
Elle doit s’incarner collectivement, à travers les postures, les décisions, les choix du quotidien.


Ressouder un CODIR, ce n’est pas « faire une pause »

On me dit souvent : “on va organiser un séminaire pour souffler un peu”.
Non. Ressouder un comité de direction, ce n’est pas une parenthèse.

C’est un acte stratégique, assumé, structurant.

Ce n’est pas une parenthèse conviviale.
C’est une prise de responsabilité collective, pour remettre du sens, du lien et du souffle.


Comment ressouder concrètement une équipe de direction ?

Voici 5 ingrédients que j’utilise dans mes accompagnements de dirigeants :

1. Faire le point sur l’alignement réel

Ce que chacun comprend, ce que chacun porte, ce qui dérange, ce qui n’est plus dit.

Un bon exercice ? Chacun écrit (sans se concerter) ce qu’il pense être la priorité actuelle de l’entreprise. On compare. Le choc est parfois brutal. Mais il permet de partir du réel.

2. Mettre les tensions sur la table

Pas pour les régler tout de suite. Mais pour oser les regarder.

Chaque tension non verbalisée devient un poison lent. C’est souvent dans la confrontation bienveillante que renaît la confiance.

3. Reformuler un cap clair et mobilisateur

Pas un slogan. Une phrase qu’on puisse se répéter dans les moments difficiles.

Quel cap commun partage-t-on ? Qu’a-t-on envie de réussir ensemble, à titre collectif et personnel ? C’est là que naît l’engagement.

4. Décider ensemble comment fonctionner

On ne change pas une vision sans changer les règles du jeu.

Qu’est-ce qu’on veut garder ? Changer ? Réinventer dans nos interactions ? Dans nos réunions ? Dans notre manière de décider ?

5. Donner un rôle à chacun dans le récit

La vision partagée ne doit pas rester dans la tête du DG.

Chacun doit prendre la parole, incarner une partie du récit. Non pas à l’identique, mais avec ses mots, son style. C’est la diversité des voix qui crédibilise le cap.


Ressouder, c’est aussi désapprendre

Parfois, ressouder une équipe de direction, c’est accepter de désapprendre ce qui faisait tenir jusque-là :

  • Arrêter de surinvestir le contrôle.
  • Sortir de la réunionite défensive.
  • Lâcher les postures de sachants.
  • Reconnaître les vulnérabilités du système.

Il ne s’agit pas de devenir “gentils”. Il s’agit d’être stratégiquement alignés, opérationnellement synchrones, et humainement lisibles.


Et après ?

Ressouder, ce n’est pas “se réconcilier”.
Ce n’est pas mettre un pansement.
C’est ouvrir un nouveau chapitre, ensemble.

Et ce chapitre commence souvent par une question :

“Dans deux ans, qu’est-ce qui nous fera dire qu’on a réussi en tant qu’équipe de direction ?”


À retenir (et à partager en CODIR)

  • Une équipe de direction désalignée finit par désaligner toute l’entreprise.
  • Ressouder, c’est un acte stratégique, pas un moment convivial.
  • Le cap commun doit émerger du réel, pas d’une agence de com’.
  • Sans vision claire et partagée, chaque décision devient une bataille.
  • L’intelligence collective commence par le haut.

Et si votre équipe de direction reprenait un vrai cap commun ?

Vous sentez que les réunions de direction tournent en rond ?
Que chacun avance avec de bonnes intentions… mais sans cap partagé ?
Et si c’était justement le bon moment pour ressouder le collectif et remettre du sens là où tout se fragmente ?

Je vous propose un échange de 30 minutes, sans engagement, pour faire le point.
On parlera de vos dynamiques actuelles, des signaux faibles que vous percevez, et de ce qu’il est possible de réaligner — sans faux-semblants, mais avec clarté, méthode et exigence humaine.

À l’issue de cet échange, je vous transmettrai un plan d’action sur-mesure, pour faire de votre comité de direction un véritable levier d’alignement, de cohérence et de transformation.

Parce qu’en 2025, une entreprise ne tient plus par ses process.
Elle tient par la force de son collectif dirigeant.

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Comment transformer une crise budgétaire en opportunité de transformation interne ?

Une crise budgétaire, et après ?

Chaque jour, je l’entends dans les organisations que j’accompagne :

« On a gelé les budgets. Ce n’est clairement pas le moment d’engager un nouveau projet. »

Sauf que pendant qu’on gèle les projets, on continue à faire tourner les réunions inutiles, les process épuisants, et les routines déconnectées du terrain.

Et on espère, avec un peu de chance, que les résultats s’améliorent.

Mais la vérité est brutale :

Ce n’est pas parce qu’on produit beaucoup qu’on produit mieux.

Et ce n’est pas parce que les budgets sont coupés qu’il faut couper court à toute ambition de transformation.


Geler les dépenses, oui. Geler l’évolution ? Jamais.

Les entreprises sont souvent prisonnières d’un raisonnement binaire : « pas d’argent = pas de projet ».

C’est oublier une chose essentielle :

Transformer une organisation, ce n’est pas (que) une question d’argent. C’est une question d’énergie collective.

Quand une crise budgétaire surgit, deux chemins se dessinent :

  • Subir, attendre, éteindre les incendies.
  • Repenser, simplifier, renforcer les liens.

Et cette deuxième voie, vous pouvez l’activer sans un euro supplémentaire.


5 fausses bonnes idées en temps de crise

Voici les réflexes à éviter absolument quand les ressources se tendent :

1. Geler les projets… mais garder toutes les réunions

On annule les initiatives stratégiques, mais on maintient des heures de comités, de comités de comités, et de boucles d’emails vides de sens.

2. Couper les formations mais garder les process obsolètes

On économise sur l’apprentissage, mais on continue à faire fonctionner des méthodes inefficaces.

3. Attendre que ça aille mieux pour réfléchir à long terme

Le temps long, c’est maintenant. Sinon, on ne fait que  réagir.

4. Dire que tout est prioritaire

Quand tout est urgent, plus rien n’a de sens. Il faut choisir. Trancher. Aligner.

5. Multiplier les indicateurs, croyant mieux contrôler

La multiplication des KPIs ne compensera jamais l’absence de vision.


Ce que vous pouvez faire, sans budget, mais avec de l’impact

1. Rouvrir l’espace du « pourquoi »

Quel est le sens de ce qu’on fait aujourd’hui ? Pourquoi continuer comme ça ? À quoi sert notre organisation ?

C’est le moment de remettre la vision au centre. Pas une vision marketing. Une vision mobilisatrice, qui parle au cœur et à la tête.

Un temps d’échange sincère autour de ces questions peut créer un réel déclencheur collectif.

2. Faire le ménage dans les réunions

Listez toutes les réunions internes du mois dernier.

Pour chaque réunion, posez ces 3 questions :

  • A-t-elle créé de la valeur ?
  • Qui en est sorti avec plus de clarté qu’en entrant ?
  • Pouvait-on faire autrement (asynchrone, document préparatoire, décision directe) ?

Supprimez, fusionnez, reformulez.

Le gain de temps, de souffle et d’attention est immédiat.

3. Activer l’intelligence collective, pour de vrai

Vous n’avez pas besoin de consultants extérieurs pour ça.

Organisez des cercles de réflexion internes, des ateliers « ce qui freine », des labs en petit groupe. Posez des questions simples :

« Si on devait simplifier 20 % de notre fonctionnement, on ferait quoi ? »

« Qu’est-ce qu’on garde, qu’on arrête, qu’on réinvente ? »

Vous serez surpris par la richesse des réponses.

4. Faire le bilan de ce qui épuise

L’énergie, c’est la vraie monnaie de l’organisation.

Faites un audit collectif de ce qui vide les batteries :

  • Les tâches absurdes
  • Les micro-frictions quotidiennes
  • Le manque de reconnaissance

Puis attaquez-vous à ce que vous pouvez changer rapidement.

5. Changer de posture, sans changer d’organigramme

Vous n’avez pas besoin de changer la structure. Vous avez besoin de changer la façon d’être ensemble.

Un manager qui apprend à poser les bonnes questions, à faciliter les réunions, à redonner du pouvoir d’agir : c’est un levier de transformation puissant, et gratuit.


Et si c’était justement le bon moment ?

Je le vois chaque semaine chez mes clients : les transformations les plus fortes ne naissent pas des périodes de confort.

Elles naissent :

  • Quand la pression monte,
  • Quand les ressources manquent,
  • Quand les habitudes ne suffisent plus.

C’est dans ces moments-là que l’on ose regarder autrement, agir autrement, penser autrement.

Oui, le contexte est difficile. Oui, il faut faire des choix. Mais justement :

Et si ce contexte était l’occasion d’arrêter de faire plus avec moins, et de commencer à faire autrement ?


En conclusion : investir sans argent, c’est possible

Repenser votre manière de fonctionner ne nécessite pas un budget.

• Cela demande une vision claire.
• Une volonté d’écouter.
• Une ouverture au dialogue.
• Et un peu de courage managérial.

Le ROI ?

  • Une organisation plus fluide,
  • Une cohésion renforcée,
  • Des tensions réduites,
  • Et des équipes qui se sentent enfin actrices.

Pas besoin d’attendre que tout aille bien pour bouger.

Les entreprises qui avancent sont celles qui transforment, même dans la tempête.

Et vous, qu’allez-vous faire de ce gel budgétaire ?

Et si ce gel budgétaire devenait votre vrai point de départ ?

Vous n’avez pas de marge financière, mais vous sentez qu’il faut faire bouger les choses ?
Et si, au lieu d’attendre, vous engagiez un mouvement profond — sans budget, mais avec du sens, de l’écoute… et du collectif ?

Je vous propose un échange de 30 minutes, sans engagement, pour faire le point.
On identifiera ensemble vos leviers invisibles, vos freins silencieux, et comment enclencher une transformation concrète… sans dépenser un centime.

À l’issue de notre échange, je vous transmettrai un plan d’action personnalisé, pour activer l’intelligence collective, simplifier ce qui bloque, et remettre de l’élan là où tout semble figé.

Parce que transformer sans budget, c’est possible.
Et parfois, c’est même là que tout commence.

❓ FAQ – Transformation interne sans budget : 10 questions clés

1. Peut-on vraiment transformer une organisation sans budget ?

Oui. La transformation ne repose pas uniquement sur les moyens financiers, mais sur l’énergie collective, la clarté du cap et la capacité à activer les bonnes postures. Ce sont les dynamiques humaines qui changent les organisations.

2. Pourquoi les périodes de crise sont-elles propices à la transformation ?

Parce qu’elles révèlent ce qui ne fonctionne plus. Elles obligent à simplifier, à réinterroger les fondamentaux, à innover autrement. Elles offrent un terreau fertile pour initier des changements structurels et durables.

3. Que peut-on activer concrètement, sans argent ?

Des rituels d’écoute, des cercles de réflexion, des audits de fonctionnement internes, des ateliers d’intelligence collective, une nouvelle façon d’animer les réunions, une reformulation de la vision partagée. Autant de leviers à fort impact, zéro budget.

4. Quel est le rôle de l’intelligence collective en période de crise ?

Elle permet de reconnecter les équipes au sens, de transformer les frustrations en idées, de dénicher des solutions réalistes et d’impliquer les collaborateurs dans la construction du changement — plutôt que de subir.

5. Est-ce que ce type de transformation fonctionne sans accompagnement externe ?

Oui, à condition d’avoir un cadre clair, une intention forte et des animateurs formés à la facilitation. Mais un regard extérieur peut accélérer la dynamique et garantir un espace neutre où tout peut se dire.

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Une entreprise, c’est comme une mayonnaise

Une entreprise, c’est comme une mayonnaise

C’est une phrase qui peut faire sourire. Mais si vous avez déjà réussi — ou raté — une mayonnaise maison, vous savez à quel point cette analogie est pertinente.

Car faire une mayonnaise, ce n’est pas mélanger des ingrédients au hasard. C’est créer une émulsion. Une alchimie. Un tout complexe.

Et c’est exactement ce que vous construisez quand vous bâtissez une organisation humaine.

Pourquoi fait-on une mayonnaise ?

On ne se lève pas le matin en se disant : « Tiens, je vais faire une mayonnaise pour le plaisir ».

On la prépare parce qu’on a envie de quelque chose. Un plat spécifique. Une ambiance. Un repas. Une envie de sauce maison pour accompagner des crevettes, un sandwich, une salade.

Autrement dit : il y a un contexte, un usage, un désir.

C’est pareil dans une entreprise. On ne lance pas une organisation juste pour le geste. On crée une entreprise parce qu’on a une vision. Un cap. Une envie. Un rêve parfois, ou une révolte.

La mayonnaise, c’est l’organisation. Le plat, c’est le futur désiré.

Et dès le départ, tout se joue sur l’intention.

Une émulsion vivante, pas une recette figée

Pour réussir une mayonnaise, il faut quelques ingrédients clés :

  • De la moutarde
  • Un jaune d’œuf
  • De l’huile
  • Du vinaigre ou du citron
  • Du sel, du poivre
  • Et un peu de chaleur humaine (au sens propre comme au figuré)

Mais ce n’est pas tout : il faut que lémulsion prenne.

On ne peut pas prédire exactement ce moment magique où la sauce se transforme. Mais on le sent. C’est fluide, homogène, vivant.

L’entreprise, c’est pareil.

Vous pouvez recruter les meilleurs profils, mettre les meilleurs outils, définir les meilleures stratégies… Si le lien humain, la dynamique collective, la confiance ne prennent pas, rien ne fonctionne vraiment.

L’émulsion organisationnelle repose sur un ingrédient clé : l’intelligence collective.

C’est elle qui fait tenir l’ensemble. Qui transforme des individus en équipe. Qui permet de co-construire, de s’adapter, d’évoluer.

Vous ne pouvez pas retirer l’œuf d’une mayonnaise

Voici le point crucial.

Une fois que la mayonnaise est faite, vous ne pouvez plus retirer le jaune d’œuf. C’est mêlé, c’est fondu, c’est devenu un tout.

Et pourtant, dans de nombreuses entreprises, on agit comme si c’était possible :

  • On enlève un manager clé sans préparer le reste du système.
  • On réorganise un service sans prendre en compte les liens humains qu’il portait.
  • On change un outil sans consulter ceux qui l’utilisent.

C’est oublier que l’organisation est un ensemble vivant.

Ce n’est pas une machine où l’on remplace une pièce. C’est une sauce où chaque ingrédient influence la texture globale.

Quand vous retirez l’œuf, vous perdez le lien. Quand vous retirez une équipe, vous altérez l’identité.

Et à la fin, tout peut retomber.

Une mayonnaise peut évoluer, mais pas être déconstruite

L’intéressant avec la mayonnaise, c’est qu’elle est à la fois stable et évolutive.

Ajoutez de la crème, vous avez une sauce mousseline. Du ketchup ? Une sauce cocktail ou américaine. Un peu d’harissa ? Une base pour des plats nord-africains.

Mais à aucun moment vous ne défaites la mayonnaise.

Vous l’étendez. Vous la transformez. Vous la réinterprétez. Mais toujours à partir de son équilibre initial.

Les organisations qui réussissent à durer sont celles qui comprennent cette logique :

On ne casse pas tout pour repartir de zéro.
On fait évoluer l’équilibre collectif, en conscience.

L’intelligence collective, ingrédient invisible mais vital

On parle souvent de vision, de stratégie, d’offre.
Mais ce qu’on sous-estime, c’est la manière dont les gens travaillent ensemble.

L’intelligence collective n’est pas un « plus ».
C’est le socle. C’est ce qui permet à une organisation de réagir, d’innover, d’apprendre.

Une mayonnaise sans liant, c’est de l’huile sur un jaune. Une entreprise sans intelligence collective, c’est une juxtaposition de talents, sans synergie.

Et ce n’est pas en ajoutant des outils que ça changera. Ce n’est pas non plus en « motivant » artificiellement.

Ce qui change tout, c’est de recréer les bonnes conditions :

  • Une vision partagée
  • Des rituels d’écoute
  • Des espaces de débat
  • Une posture de facilitateur chez les managers

En conclusion : attention à ne pas la faire « tourner »

Il y a un dernier détail culinaire à ne pas oublier.

Une mayonnaise, ça peut tourner.

Trop froide, trop brusque, mal émulsionnée : et elle se désagrège. C’est pareil dans les organisations. Quand on oublie l’équilibre. Quand on impose trop vite. Quand on change trop sans sens.

La sauce ne prend plus.

Alors avant de réorganiser, posez-vous cette question simple : Pourquoi avons-nous préparé cette mayonnaise ? Pour qui ? Avec qui ? Pour quoi faire ?

Parce qu’une entreprise, ce n’est pas juste des process et des rôles. C’est un mélange vivant, équilibré, intelligent.

Et quand c’est bien fait, c’est savoureux.

Et si on reprenait votre mayonnaise avant qu’elle ne tourne ?

Vous sentez que l’émulsion collective est fragile ?
Que malgré les bons ingrédients, la sauce ne prend pas ?
Et si, au lieu de tout changer, on apprenait à faire monter la mayonnaise… autrement ?

Je vous propose un échange de 30 minutes, sans engagement, pour faire le point.
On parlera de votre dynamique actuelle, des ingrédients déjà là… et de ce qu’il manque pour retrouver un équilibre vivant et durable.

À l’issue de notre échange, je vous transmettrai un plan d’action personnalisé, pour recréer du liant, du mouvement, et surtout : du sens.

Parce qu’une entreprise qui fonctionne, c’est plus qu’un organigramme.
C’est une mayonnaise qui a pris.

PS : Merci Laurent pour cet échange inspirant. J’aurais pu devenir chef cuistot. Finalement, je monte des sauces collectives. Et je fais lever des organisations.

❓ FAQ – Organisation & intelligence collective : ce que révèle la mayonnaise

L’analogie avec la mayonnaise est parlante, mais comment la traduire concrètement dans l’entreprise ?

Chaque ingrédient représente un élément fondamental : la vision (le plat à atteindre), les personnes (les ingrédients), l’intelligence collective (le liant). Concrètement, cela se traduit par des espaces d’écoute, de co-construction et d’ajustement collectif — et non des décisions descendantes et isolées.

Peut-on vraiment réorganiser sans “casser” l’équilibre existant ?

Oui, à condition de respecter le système en place. Toute transformation durable doit s’appuyer sur ce qui existe déjà : les liens, les valeurs, les dynamiques. On ne déconstruit pas une mayonnaise. On la fait évoluer. C’est une logique d’enrichissement, pas de rupture brutale.

Pourquoi l’intelligence collective est-elle si centrale dans l’analogie ?

Parce qu’elle agit comme l’émulsion invisible. C’est ce qui transforme une somme d’individus en un corps collectif fluide. Sans elle, vous avez des talents isolés, des silos, des résistances. Avec elle, vous avez du mouvement, de l’apprentissage et de l’impact partagé.

Que se passe-t-il quand une “mayonnaise organisationnelle” tourne ?

Cela peut se manifester par une perte de sens, de confiance, ou de lien. L’ambiance se crispe, les décisions deviennent mécaniques, les collaborateurs décrochent. Il faut alors recréer du lien, redonner une intention claire, et réparer les ruptures de fluidité collective.

Comment savoir si “la sauce a pris” dans mon entreprise ?

Observez : les équipes coopèrent spontanément, les tensions sont traitées sans cristallisation, les décisions se prennent avec clarté, et chacun se sent contributeur au projet commun. Quand l’émulsion fonctionne, l’organisation devient vivante — et savoureuse.

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Renforcer la confiance entre dirigeants et collaborateurs : le mode d’emploi

La confiance n’est pas un prérequis. C’est une conséquence.

À chaque fois que j’interviens dans une organisation en crise ou en tension, la même phrase finit par sortir :

« Le vrai problème, c’est qu’on n’a plus confiance. »

Et pourtant, la confiance ne se décrète pas. Elle ne se construit pas en team building, ni en grand-messe d’entreprise. Elle se tisse dans les petits gestes du quotidien.

Alors comment faire, concrètement, pour renforcer la confiance entre dirigeants et collaborateurs ?

Voici 6 leviers puissants que j’observe sur le terrain, chez celles et ceux qui parviennent à restaurer une dynamique saine.

1. Distinguer transparence et sincérité

Beaucoup de dirigeants pensent que « jouer la carte de la transparence » suffit. Mais la transparence n’est pas la même chose que la sincérité.

  • La transparence : partager l’information factuelle.
  • La sincérité : dire ce que vous ressentez, ce qui vous interroge, ce que vous traversez.

Les collaborateurs veulent voir des humains, pas des porte-paroles. Osez dire quand vous hésitez, quand vous apprenez, quand vous doutez. C’est ça qui donne envie de suivre.

2. Multiplier les lieux d’écoute, pas seulement les lieux d’information

Trop souvent, la communication interne est descendante : réunions, newsletters, annonces officielles. Mais à quand remonte la dernière fois que vous avez juste écouté, sans agenda caché, sans plan d’action à valider ?

Organisez des « cercles d’écoute », des « cafés sans slides », des « temps pour rien ». Donnez un cadre, écoutez vraiment, notez ce qui vous touche. Et surtout : remerciez pour les paroles courageuses.

3. Donnez de la visibilité aux arbitrages

Un collaborateur peut comprendre une décision difficile. Ce qu’il ne supporte pas, c’est ne pas savoir comment elle a été prise.

Expliquez les étapes, les tensions internes, les dilemmes. Rendez visibles les arbitrages : ce à quoi vous avez renoncé, ce que vous avez priorisé, pourquoi.

Ce n’est pas une faiblesse. C’est de la clarté opérationnelle et relationnelle.

4. Tenez vos micro-promesses

Rien n’érode plus la confiance que les petites promesses oubliées :

  • « Je te fais un retour demain »
  • « On en reparle la semaine prochaine »
  • « Je vais transmettre ta demande »

Tenez-les. Ou excusez-vous. Parce que chaque engagement non tenu devient une preuve silencieuse que votre parole ne vaut pas grand-chose.

5. Acceptez les vérités de l’autre

Il n’y a pas UNE vérité. Il y a des vécus différents.

Quand un collaborateur vous dit :

« On ne se sent pas écoutés. »

La tentation est grande de répondre :

« Mais si, on fait plein de trucs. »

Stop. Ce qu’il dit, c’est ce qu’il ressent. Et ce ressenti est légitime, même s’il ne correspond pas à votre intention.

Accueillez. Clarifiez. Reformulez.

C’est en reconnaissant les angles morts qu’on regagne du terrain commun.

6. Créez des moments d’humanité partagée

Une confiance solide, c’est une confiance qui ne repose pas que sur la performance.

Créez des moments où l’on se retrouve en tant que personnes. Pas en tant que fonctions.

  • Un tour de gratitude mensuel
  • Un « spa relationnel » (voir notre article sur les Codir)
  • Une question à poser en début de réunion : « Quel mot résume votre semaine ? »

Ce sont ces instants-là qui reconstruisent les bases d’un climat relationnel sain.

En conclusion

Renforcer la confiance entre dirigeants et collaborateurs n’est pas un projet. C’est une posture. Une attention. Une somme de micro-choix.

Vous voulez remettre du lien dans vos collectifs, sans poudre aux yeux ni recettes toutes faites ?

Chez Insuffle, on conçoit des accompagnements humains, pragmatiques et puissants pour rebâtir une confiance sincère entre les équipes et leur direction.

Et si on reprenait, ensemble, le fil de la confiance ?

Vous sentez que le lien s’est distendu ? Que les paroles sont plus prudentes, les échanges moins vrais, les gestes moins confiants ?
Et si la confiance ne se décrétait pas… mais se retissait, pas à pas ?

Je vous propose un échange de 30 minutes, sans engagement, pour faire le point.
On parlera de vos ressentis, de vos signaux faibles, et de ce qu’il est encore possible de reconstruire, avec vos équipes.

À l’issue de cet échange, je vous transmettrai un plan d’action personnalisé, simple, réaliste, et profondément humain, pour remettre de la confiance dans les relations, et pas seulement dans les intentions.

Parce que la confiance n’est pas un bonus.
C’est ce qui rend tout le reste possible.

❓ FAQ – Restaurer la confiance en entreprise : les 5 questions à se poser

Peut-on vraiment reconstruire la confiance une fois qu’elle est abîmée ?

Oui. Mais pas par des discours. Par des actes répétés, cohérents, concrets. La confiance ne revient pas d’un coup — elle se regagne à petits pas, à travers la sincérité, l’écoute, et la tenue des engagements.

Quelle est la différence entre transparence et sincérité dans le leadership ?

La transparence consiste à partager des informations. La sincérité consiste à partager un vécu, une vulnérabilité, une posture humaine. C’est ce qui fait toute la différence dans une relation de confiance.

Faut-il forcément tout dire pour créer un climat de confiance ?

Non. Il ne s’agit pas de tout dévoiler, mais de dire l’essentiel avec honnêteté. Il vaut mieux une parole partielle mais sincère qu’un excès de transparence froide et impersonnelle.

Comment réagir face à des ressentis qui nous semblent injustes ou infondés ?

Les ressentis ne se discutent pas — ils s’écoutent. Accueillir la perception de l’autre, même quand elle ne reflète pas votre intention, est un geste clé pour reconstruire un lien de confiance.

Est-ce que la confiance peut être “outillée” dans les rituels d’équipe ?

Oui. Des pratiques simples (question d’ouverture, tour de gratitude, reconnaissance mutuelle) créent un climat propice à l’expression sincère et à l’écoute. Ce sont ces petits rituels qui changent l’ambiance, au fil du temps.

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Renforcer la confiance entre dirigeants et collaborateurs : le mode d’emploi

“Chez nous, les équipes n’osent plus dire ce qu’elles pensent.”

“On a l’impression qu’ils se méfient de tout.”
“Je sens une distance qui s’est installée.”

Ce genre de phrases, je l’entends régulièrement quand j’interviens dans des entreprises en transformation.
Le lien de confiance s’est distendu. Lentement. Insidieusement.
Pas à cause d’une faute grave. Mais d’un accumulation de micro-ruptures.

Et une fois qu’il est fragilisé, ce lien devient le plus grand frein à l’engagement collectif.
Sans confiance, pas d’initiative.
Pas de vérité.
Pas d’innovation.

Alors comment faire pour renforcer la confiance entre dirigeants et collaborateurs ?
Voici un mode d’emploi en 7 leviers concrets, inspirés de ce que je vois fonctionner réellement sur le terrain.

1. Parler vrai, même quand c’est inconfortable

La première erreur, c’est de croire que protéger ses équipes, c’est ne pas tout dire.
Résultat : des décisions tombent sans explication. Des changements s’imposent sans dialogue. Et la confiance se fissure.

Parler vrai, ce n’est pas “tout dire”. C’est dire l’essentiel, avec clarté et honnêteté, même quand c’est difficile.

Expliquer les contraintes. Dire ce qu’on sait… et ce qu’on ne sait pas encore.
Assumer les choix. Exposer les arbitrages.
Et surtout : ne jamais laisser le vide narratif être rempli par les suppositions.

Un silence managérial est toujours interprété.
Et rarement dans le bon sens.

2. Créer des espaces de dialogue sincères

La confiance ne se construit pas dans les discours.
Elle se construit dans les échanges authentiques.

Ce que j’observe souvent :
– Des comités de direction qui parlent “aux” équipes mais jamais “avec”
– Des réunions descendantes, sans feedback structuré
– Des rituels figés où personne n’ose vraiment dire ce qu’il pense

Si vous voulez renforcer la confiance entre dirigeants et collaborateurs, il faut institutionnaliser le dialogue informel.

→ Des temps de feedback inversé
→ Des cercles d’écoute confidentiels
→ Des rencontres croisées avec des équipes terrain

Pas pour “recueillir des infos”.
Mais pour créer un climat où la parole a sa place.

3. Partager les clés du pourquoi

L’un des plus grands générateurs de défiance, c’est l’opacité.

On annonce une réorganisation ?
Les équipes veulent comprendre :
– Pourquoi maintenant ?
– Quels enjeux ?
– Quels risques ?
– Quel sens ?

Trop souvent, les dirigeants pensent que “le quoi” suffit.
Mais le pourquoi est ce qui mobilise.

Partager le contexte. Donner du sens. Expliquer la vision.
C’est ça, aussi, faire preuve de leadership.
Et ça change tout dans la perception de légitimité.

4. Tenir parole. Ou expliquer pourquoi on ne peut pas.

La confiance repose sur la cohérence dans la durée.
Et surtout : entre ce qui est dit et ce qui est fait.

Combien de fois a-t-on entendu dans les organisations :
“On nous a promis ça, et puis plus rien.”
“C’était dans le plan, mais on n’en a plus jamais parlé.”
“On devait être associés, finalement tout a été décidé sans nous.”

Les collaborateurs ne demandent pas la perfection.
Ils demandent de la constance.

Si un engagement ne peut pas être tenu : dites-le.
Expliquez. Assumez.
C’est mille fois plus puissant qu’un silence gêné.

5. Montrer sa vulnérabilité (sans perdre sa solidité)

Longtemps, on a cru que le rôle d’un dirigeant, c’était d’être infaillible.
Toujours sûr. Toujours prêt. Toujours “au-dessus”.

Mais en 2024, les collaborateurs attendent de l’humanité, pas de l’héroïsme.

Dire “je ne sais pas”, “je me suis trompé”, “j’ai besoin de vous” est un acte de courage.
Et paradoxalement, c’est ce qui renforce la solidité perçue.

Un dirigeant vulnérable et clair est bien plus rassurant qu’un dirigeant distant et opaque.

6. Agir sur les signaux faibles

Un climat de défiance ne surgit jamais brutalement.
Il s’installe, petit à petit.

→ Une baisse de participation aux réunions
→ Un silence inhabituel dans les bilatérales
→ Une tendance à “faire semblant d’être aligné”
→ Un turn-over anormalement rapide

Tous ces signaux sont des indicateurs d’un lien de confiance en train de se fragiliser.

Les ignorer, c’est les laisser s’installer.
Les observer, les nommer, les traiter, c’est préserver ce qui compte.

7. Co-construire des décisions visibles

La confiance se nourrit d’expériences partagées.
Rien ne la renforce plus qu’un projet mené ensemble, dans lequel chacun a pu contribuer.

Mais attention : impliquer ne veut pas dire “faire voter”.
Cela signifie :
– poser un cadre clair
– ouvrir des espaces de contribution
– prendre en compte ce qui a émergé
– montrer ce qui a été intégré (et pourquoi)

Quand un collaborateur voit une de ses idées devenir réalité, même à petite échelle, la confiance en l’organisation se régénère.

En résumé

La confiance entre dirigeants et collaborateurs n’est pas un bonus.
C’est la fondation invisible de la performance collective.

Et elle repose sur des actes simples, mais puissants : – dire la vérité, pas seulement les réussites
– écouter, pas seulement informer
– expliquer, pas simplement annoncer
– être constant, pas parfait
– impliquer, pas seulement déléguer

Si vous sentez que ce lien s’effiloche dans votre organisation, ne l’attendez pas se rompre.
Reconstruisez-le.
Pas à pas.
En posture.
Et en actes.

Et si on reprenait le fil de la confiance, ensemble ?

Vous sentez que le lien avec vos équipes s’est distendu ?
Que les échanges sont devenus prudents, les regards fuyants, l’énergie plus distante ?

Je vous propose un échange de 30 minutes, sans engagement, pour faire le point.
On parlera de votre climat actuel, des signaux faibles à prendre au sérieux, et des leviers à activer pour restaurer une confiance solide, durable… et mobilisatrice.

À l’issue de notre échange, je vous transmettrai un plan d’action personnalisé, clair et réaliste, pour reconnecter leadership et lien humain.

Parce que la confiance ne se décrète pas.
Elle se cultive. Par la posture, le dialogue… et les actes.

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Les 8 erreurs fatales que tous les CODIR commettent et comment les éviter

Votre CODIR fonctionne, vos résultats sont corrects, vos décisions semblent cohérentes. Et pourtant…

Après avoir accompagné des dizaines de comités de direction, je constate les mêmes angles morts, encore et encore. Des erreurs stratégiques qui limitent l’impact, freinent l’innovation et, parfois, conduisent lentement l’organisation vers l’obsolescence.

Voici les 8 erreurs fatales que presque tous les CODIR commettent, souvent sans même s’en rendre compte.

1. Ils confondent vision du terrain et visite du terrain

Les CODIR passent parfois quelques heures à « visiter » les opérations, comme des touristes dans leur propre entreprise. Ils appellent ça « être au contact du terrain ».

Cette illusion est dévastatrice. Un tour guidé préparé à l’avance, où chaque interaction est filtrée et scénarisée, n’est rien d’autre qu’un théâtre d’entreprise.

La réalité : Vivre avec le terrain signifie s’immerger dans les conditions réelles, sans filtre. C’est passer une semaine entière à faire le travail d’un opérateur, d’un commercial, d’un service client. C’est recueillir les feedbacks bruts, non les versions polies pour la hiérarchie.

Le correctif : Instaurez un programme où chaque membre du CODIR passe au minimum 3 jours consécutifs par trimestre dans une fonction opérationnelle, sans statut particulier, sans annonce préalable. Le vrai test ? Si vous revenez sans avoir les mains sales, vous n’avez pas vécu le terrain.

2. Ils confondent temps et priorité

« Nous n’avons pas le temps » est le mantra des CODIR inefficaces. Cette phrase révèle une confusion fondamentale : le temps n’est pas le problème – la priorité l’est.

Les mêmes CODIR qui « n’ont pas le temps » pour repenser leur modèle d’affaires trouvent mystérieusement des heures pour des crises qui auraient pu être évitées, des réunions sans impact, ou des discussions interminables sur des détails opérationnels.

La réalité : Vous avez exactement le même temps que vos concurrents les plus innovants. La différence ? Ils ont compris que le temps est un révélateur de priorités, pas une contrainte indépendante.

Le correctif : Analysez vos agendas collectifs sur les trois derniers mois. Calculez le pourcentage de temps consacré à l’avenir vs. au présent/passé. Si moins de 40% de votre temps CODIR est consacré à créer l’avenir, vous êtes en train de gérer votre propre obsolescence.

3. Ils imposent la transformation au lieu de la désirer

Le CODIR moyen traite la transformation comme un projet à imposer aux équipes. « Comment faire accepter le changement ? » est la mauvaise question qu’ils se posent tous.

Cette approche génère automatiquement une résistance, puis entretient l’illusion que « les gens résistent naturellement au changement » – alors que c’est la méthode qui crée la résistance.

La réalité : Les organisations qui se transforment efficacement ne poussent pas le changement – elles créent un futur tellement désirable que les équipes tirent le changement vers elles.

Le correctif : Remplacez votre « plan de transformation » par un « futur désiré co-construit ». La différence ? Le premier est poussé d’en haut, le second est attirant par nature. Un futur que personne ne désire ne se réalisera jamais, quelle que soit la qualité de votre « conduite du changement ».

4. Ils mesurent l’activité plutôt que l’impact

Tableaux de bord surchargés, KPIs multipliés, reportings constants… Les CODIR adorent mesurer. Mais ils mesurent surtout l’activité, rarement l’impact.

Cette confusion est mortelle : une organisation peut être extraordinairement occupée tout en étant parfaitement inefficace.

La réalité : L’hyperactivité est souvent l’ennemi de l’impact. Les organisations les plus performantes ne sont pas celles qui font le plus, mais celles qui font ce qui compte vraiment.

Le correctif : Réduisez drastiquement vos KPIs à maximum 5 indicateurs d’impact par direction. Puis instaurez la règle suivante : pour chaque nouveau KPI ajouté, deux doivent être supprimés. Enfin, exigez que chaque KPI soit directement lié à la valeur créée, pas à l’activité déployée.

5. Ils entretiennent le mythe de l’unanimité

La scène est familière : après un débat en CODIR, le directeur général demande « Tout le monde est d’accord ? » et les têtes acquiescent. Une décision « unanime » vient d’être prise.

Sauf que cette unanimité est fictive. Les désaccords réels sont souvent étouffés par conformisme, par peur de paraître négatif, ou simplement par fatigue.

La réalité : Les meilleures décisions émergent du conflit constructif, pas du consensus artificiel. Les CODIR performants cultivent activement les désaccords, les explorent, les valorisent comme source d’intelligence collective.

Le correctif : Institutionnalisez le rôle d' »avocat du diable » tournant pour chaque décision majeure. Cette personne a l’obligation explicite de contester la pensée dominante, quelle que soit son opinion personnelle. Mieux encore, demandez systématiquement « Qui n’est pas totalement convaincu et pourquoi ? » avant toute décision.

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Imaginez votre entreprise dans 2 ans…

  • Votre chiffre d’affaires a significativement augmenté
  • Vos équipes sont alignées sur une vision commune
  • Votre marque est reconnue comme leader dans son secteur
  • Vous anticipez et façonnez les changements de votre entreprise

Ce n’est pas une projection. C’est votre Futur Désiré. Et il est à votre portée.

6. Ils privilégient les solutions aux questions

Les CODIR sont composés d’experts, sélectionnés pour leur capacité à résoudre des problèmes. Malheureusement, cette force devient leur faiblesse : ils se précipitent sur les solutions avant même d’explorer pleinement les questions.

Cette habitude est particulièrement dangereuse dans un monde complexe où les problèmes les plus importants sont souvent mal définis et évolutifs.

La réalité : La qualité d’une solution ne dépasse jamais la qualité de la question qui l’a générée. Les organisations exceptionnelles consacrent 80% de leur énergie à définir les bonnes questions, et seulement 20% à trouver les réponses.

Le correctif : Instaurez la règle du « temps question » : pour chaque problème stratégique, consacrez au moins trois fois plus de temps à explorer et reformuler la question qu’à générer des solutions. Et interdisez formellement les solutions pendant cette phase d’exploration.

7. Ils isolent la stratégie de l’exécution

Dans de nombreux CODIR, la stratégie et l’exécution sont traitées comme deux mondes séparés. La stratégie devient un exercice intellectuel déconnecté des réalités opérationnelles, tandis que l’exécution se transforme en une série d’actions tactiques sans vision d’ensemble.

Cette séparation artificielle crée des stratégies inexécutables et des exécutions sans direction claire.

La réalité : Stratégie et exécution sont les deux faces indissociables d’une même pièce. Les organisations qui excellent intègrent ces dimensions en permanence, dans un flux continu plutôt qu’en séquences distinctes.

Le correctif : Abandonnez le cycle « stratégie puis exécution ». Remplacez-le par des boucles courtes où stratégie et exécution s’informent mutuellement : chaque décision stratégique doit inclure son prototype d’exécution, et chaque retour d’exécution doit alimenter la réflexion stratégique.

8. Ils sous-estiment la puissance de la culture

La plupart des CODIR reconnaissent l’importance de la culture… en théorie. Mais dans la pratique, ils la traitent comme un sujet secondaire, souvent délégué aux RH, pendant qu’ils se concentrent sur des sujets « plus sérieux » comme la stratégie ou les finances.

Cette erreur est peut-être la plus coûteuse de toutes. Car une culture inadaptée dévorera votre stratégie au petit-déjeuner, peu importe sa brillance.

La réalité : La culture n’est pas un département ou un projet – c’est le système d’exploitation invisible qui fait fonctionner votre organisation. Elle détermine quelles stratégies peuvent réussir, quelles innovations peuvent émerger, et quelle performance peut être atteinte.

Le correctif : Consacrez au moins 25% du temps CODIR à la culture organisationnelle. Pas sous forme de discussions théoriques, mais en examinant concrètement trois questions : Quels comportements récompensons-nous réellement (pas ceux que nous prétendons valoriser) ? Quelles histoires sont racontées dans l’organisation ? Quelles sont les règles non-écrites que tout le monde connaît mais dont personne ne parle ?

En conclusion : le courage de voir la vérité

Ces erreurs ne persistent pas par manque d’intelligence ou de compétence. Elles persistent parce qu’elles sont confortables. Elles permettent de maintenir l’illusion du contrôle, de la certitude, de la maîtrise.

Les CODIR exceptionnels se distinguent par une qualité rare : le courage de voir la réalité telle qu’elle est, pas telle qu’ils voudraient qu’elle soit. Ce courage est la première étape pour transformer ces erreurs en opportunités d’évolution.

Alors, combien de ces erreurs reconnaissez-vous dans votre CODIR ? Et plus important encore, laquelle allez-vous commencer à corriger dès demain ?


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Le futur désiré : un avant-goût de mon prochain livre

Vous savez quoi ? Je commence à voir les choses avec une clarté nouvelle, et je peux vous dire, ça décoiffe ! Je souhaite partager avec vous quelque chose d’important : mon premier livre, « Votre futur est désormais connu », sortira courant 2025. Mais je ne peux plus garder tout ça pour moi. Il est temps de vous dévoiler sa substance, vous faire goûter à ce qui m’a poussé à prendre la plume après vingt ans passés à accompagner des organisations dans leur transformation.

La naissance d’une nécessité

Regardez autour de vous. Le monde change à une vitesse qui dépasse l’entendement. En quelques décennies à peine, tout a été bouleversé : notre façon de vivre, de travailler, de penser même. C’est comme si quelqu’un avait appuyé sur le bouton « avance rapide » de l’histoire.

Les innovations surgissent à chaque instant, transformant la technologie, la société, et même notre culture à une allure qui semble s’accélérer jour après jour. C’est presque étourdissant. C’est comme essayer de suivre une partie de ping-pong entre Flash et Superman.

Une révélation fondamentale

Et pourtant, vous savez ce qui me frappe le plus ? C’est que malgré toute cette folie, on n’a jamais été aussi bien équipés pour voir ce qui nous attend. Fini le temps où on cherchait des réponses dans les entrailles de poulet ou les boules de cristal. Aujourd’hui, on a transformé la prospective en une vraie science.

Mais attention, quand je dis que « le futur est désormais connu », je ne parle pas de prédictions à la façon d’un oracle. Je parle d’une compréhension profonde des dynamiques qui façonnent notre avenir.

Ce que vous découvrirez dans ce livre

Le livre se structure autour de quatre grandes révélations :

1. La fin des vieilles recettes

Nos modèles traditionnels de management et de transformation montrent leurs limites. C’est comme essayer d’utiliser une carte routière des années 50 pour naviguer dans le métaverse.

2. L’émergence du désir collectif

La vraie transformation ne vient pas des objectifs ou des KPIs, mais d’un désir profond et partagé de créer quelque chose de nouveau.

3. La puissance de l’intelligence collective

Comment transformer une organisation n’est plus une question de plans et de contrôle, mais de libération des énergies créatives.

4. Le chemin de la réalisation

Des outils concrets, des méthodes éprouvées, des exercices pratiques pour passer du désir à la réalité.

Une invitation au voyage

Ce livre n’est pas qu’un manuel de plus sur le changement organisationnel. C’est une invitation à un voyage extraordinaire. Un voyage qui nous transforme d’observateurs passifs en architectes actifs de notre futur.

Les outils de la transformation

À travers ces pages, vous découvrirez :

  • Comment faire émerger un désir collectif authentique
  • Les techniques de mobilisation des énergies
  • Les pratiques qui catalysent le changement
  • La navigation dans l’incertitude
  • La création des conditions d’émergence

Plus qu’un livre, un mouvement

« Votre futur est désormais connu » n’est pas qu’un ouvrage théorique. C’est une invitation à rejoindre un mouvement de transformation profonde. Chaque concept sera illustré par des exemples concrets, des outils pratiques, des exercices immédiatement applicables.

Maintenant…

En attendant la sortie du livre en 2025, je continuerai à partager avec vous des extraits, des réflexions, des outils. Car si le livre arrive l’année prochaine, la transformation, elle, commence maintenant.

Le futur n’est plus ce qu’il était. Il est devenu quelque chose de plus excitant : une création collective consciente. Et ce livre est votre invitation à en devenir un architecte actif.

Le voyage commence ici. Et croyez-moi, il va changer bien plus que votre façon de voir l’avenir. Il va transformer votre façon même d’être au monde et de créer le changement.

La question n’est plus « Que va-t-il se passer ? » mais « Quel futur désirons-nous créer ensemble ? »

Et vous, êtes-vous prêt à devenir un architecte du futur ?

À très bientôt, pour la suite de cette aventure extraordinaire.

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Le syndrome du CODIR omniscient : quand votre intelligence collective s’arrête au 7ème étage

J’observe souvent ce phénomène fascinant : plus on monte dans les étages d’une organisation, plus l’intelligence semble se concentrer. Comme si, par magie, le fait d’atteindre le 7ème étage d’un immeuble de bureaux conférait une omniscience soudaine.

Cette illusion d’omniscience du CODIR est un poison pour l’intelligence collective. Elle crée une séparation artificielle entre « ceux qui savent » en haut et « ceux qui exécutent » en bas. Une division mortelle pour l’innovation, l’engagement et la performance réelle.

Le scénario est toujours le même. Le CODIR se réunit dans sa tour d’ivoire, convaincu de sa capacité à voir plus loin, à comprendre mieux, à décider plus sagement que le reste de l’organisation. Les décisions tombent d’en haut, comme la pluie sur des terres qui n’ont rien demandé.

Cette croyance en l’omniscience du CODIR repose sur un malentendu fondamental : confondre position hiérarchique et intelligence collective. Comme si le fait d’être nommé directeur augmentait magiquement notre capacité à comprendre la complexité du monde.

La réalité est tout autre. L’intelligence d’une organisation ne se concentre pas au sommet – elle est distribuée dans tout le système. Le commercial qui parle aux clients chaque jour, l’opérateur qui fait tourner les machines, le développeur qui code les solutions… Chacun détient une partie de l’intelligence collective.

Mais alors, comment sortir de ce syndrome ? La première étape est une prise de conscience. Le CODIR doit accepter qu’il ne sait pas tout, qu’il ne peut pas tout voir, tout comprendre, tout décider. Cette vulnérabilité n’est pas une faiblesse – c’est le début de la sagesse collective.

La deuxième étape est d’apprendre à écouter. Pas juste entendre les rapports et les présentations, mais vraiment écouter. Écouter les signaux faibles, les intuitions du terrain, les idées qui émergent des endroits les plus inattendus.

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La troisième étape est de créer les conditions pour que l’intelligence collective puisse circuler librement dans toute l’organisation. Cela signifie briser les silos, ouvrir les espaces de dialogue, permettre aux idées de monter aussi facilement qu’elles descendent.

Le vrai rôle du CODIR n’est pas d’être omniscient. C’est de créer les conditions pour que l’intelligence collective puisse s’exprimer pleinement. C’est d’être le jardinier plutôt que l’architecte, le facilitateur plutôt que le décideur omnipotent.

Il y a une beauté profonde dans cette transformation. Quand un CODIR accepte de descendre de sa tour d’ivoire, quelque chose de magique se produit. L’organisation commence à respirer différemment. Les idées circulent plus librement. L’innovation émerge naturellement.

Ce n’est pas facile. Abandonner l’illusion de l’omniscience demande du courage. Ça demande d’accepter sa vulnérabilité, de reconnaître qu’on ne sait pas tout, qu’on a besoin des autres. Mais c’est dans cette vulnérabilité que réside la vraie force d’une organisation.

J’ai vu des CODIR faire cette transformation. Passer de l’illusion de l’omniscience à la pratique de l’intelligence collective. Le changement est profond. L’énergie est différente. Les décisions sont plus riches, plus ancrées dans la réalité du terrain.

L’intelligence collective n’est pas une question d’étage. Elle ne s’arrête pas au 7ème, ni ne commence au rez-de-chaussée. Elle est partout, tout le temps, attendant juste d’être libérée.

La question n’est plus « Comment le CODIR peut-il tout savoir ? » mais « Comment pouvons-nous libérer l’intelligence collective à tous les niveaux de l’organisation ? »

La prochaine fois que vous vous asseyez en salle de CODIR, posez-vous cette question : suis-je en train de prétendre tout savoir, ou suis-je en train de créer les conditions pour que l’intelligence collective puisse s’exprimer ?

Le syndrome du CODIR omniscient n’est pas une fatalité. C’est un choix. Et il est temps de choisir différemment.