Catégories
Blog Codir Dirigeants Transformation Vision

Une entreprise, c’est comme une mayonnaise

Une entreprise, c’est comme une mayonnaise

C’est une phrase qui peut faire sourire. Mais si vous avez déjà réussi — ou raté — une mayonnaise maison, vous savez à quel point cette analogie est pertinente.

Car faire une mayonnaise, ce n’est pas mélanger des ingrédients au hasard. C’est créer une émulsion. Une alchimie. Un tout complexe.

Et c’est exactement ce que vous construisez quand vous bâtissez une organisation humaine.

Pourquoi fait-on une mayonnaise ?

On ne se lève pas le matin en se disant : « Tiens, je vais faire une mayonnaise pour le plaisir ».

On la prépare parce qu’on a envie de quelque chose. Un plat spécifique. Une ambiance. Un repas. Une envie de sauce maison pour accompagner des crevettes, un sandwich, une salade.

Autrement dit : il y a un contexte, un usage, un désir.

C’est pareil dans une entreprise. On ne lance pas une organisation juste pour le geste. On crée une entreprise parce qu’on a une vision. Un cap. Une envie. Un rêve parfois, ou une révolte.

La mayonnaise, c’est l’organisation. Le plat, c’est le futur désiré.

Et dès le départ, tout se joue sur l’intention.

Une émulsion vivante, pas une recette figée

Pour réussir une mayonnaise, il faut quelques ingrédients clés :

  • De la moutarde
  • Un jaune d’œuf
  • De l’huile
  • Du vinaigre ou du citron
  • Du sel, du poivre
  • Et un peu de chaleur humaine (au sens propre comme au figuré)

Mais ce n’est pas tout : il faut que lémulsion prenne.

On ne peut pas prédire exactement ce moment magique où la sauce se transforme. Mais on le sent. C’est fluide, homogène, vivant.

L’entreprise, c’est pareil.

Vous pouvez recruter les meilleurs profils, mettre les meilleurs outils, définir les meilleures stratégies… Si le lien humain, la dynamique collective, la confiance ne prennent pas, rien ne fonctionne vraiment.

L’émulsion organisationnelle repose sur un ingrédient clé : l’intelligence collective.

C’est elle qui fait tenir l’ensemble. Qui transforme des individus en équipe. Qui permet de co-construire, de s’adapter, d’évoluer.

Vous ne pouvez pas retirer l’œuf d’une mayonnaise

Voici le point crucial.

Une fois que la mayonnaise est faite, vous ne pouvez plus retirer le jaune d’œuf. C’est mêlé, c’est fondu, c’est devenu un tout.

Et pourtant, dans de nombreuses entreprises, on agit comme si c’était possible :

  • On enlève un manager clé sans préparer le reste du système.
  • On réorganise un service sans prendre en compte les liens humains qu’il portait.
  • On change un outil sans consulter ceux qui l’utilisent.

C’est oublier que l’organisation est un ensemble vivant.

Ce n’est pas une machine où l’on remplace une pièce. C’est une sauce où chaque ingrédient influence la texture globale.

Quand vous retirez l’œuf, vous perdez le lien. Quand vous retirez une équipe, vous altérez l’identité.

Et à la fin, tout peut retomber.

Une mayonnaise peut évoluer, mais pas être déconstruite

L’intéressant avec la mayonnaise, c’est qu’elle est à la fois stable et évolutive.

Ajoutez de la crème, vous avez une sauce mousseline. Du ketchup ? Une sauce cocktail ou américaine. Un peu d’harissa ? Une base pour des plats nord-africains.

Mais à aucun moment vous ne défaites la mayonnaise.

Vous l’étendez. Vous la transformez. Vous la réinterprétez. Mais toujours à partir de son équilibre initial.

Les organisations qui réussissent à durer sont celles qui comprennent cette logique :

On ne casse pas tout pour repartir de zéro.
On fait évoluer l’équilibre collectif, en conscience.

L’intelligence collective, ingrédient invisible mais vital

On parle souvent de vision, de stratégie, d’offre.
Mais ce qu’on sous-estime, c’est la manière dont les gens travaillent ensemble.

L’intelligence collective n’est pas un « plus ».
C’est le socle. C’est ce qui permet à une organisation de réagir, d’innover, d’apprendre.

Une mayonnaise sans liant, c’est de l’huile sur un jaune. Une entreprise sans intelligence collective, c’est une juxtaposition de talents, sans synergie.

Et ce n’est pas en ajoutant des outils que ça changera. Ce n’est pas non plus en « motivant » artificiellement.

Ce qui change tout, c’est de recréer les bonnes conditions :

  • Une vision partagée
  • Des rituels d’écoute
  • Des espaces de débat
  • Une posture de facilitateur chez les managers

En conclusion : attention à ne pas la faire « tourner »

Il y a un dernier détail culinaire à ne pas oublier.

Une mayonnaise, ça peut tourner.

Trop froide, trop brusque, mal émulsionnée : et elle se désagrège. C’est pareil dans les organisations. Quand on oublie l’équilibre. Quand on impose trop vite. Quand on change trop sans sens.

La sauce ne prend plus.

Alors avant de réorganiser, posez-vous cette question simple : Pourquoi avons-nous préparé cette mayonnaise ? Pour qui ? Avec qui ? Pour quoi faire ?

Parce qu’une entreprise, ce n’est pas juste des process et des rôles. C’est un mélange vivant, équilibré, intelligent.

Et quand c’est bien fait, c’est savoureux.

Et si on reprenait votre mayonnaise avant qu’elle ne tourne ?

Vous sentez que l’émulsion collective est fragile ?
Que malgré les bons ingrédients, la sauce ne prend pas ?
Et si, au lieu de tout changer, on apprenait à faire monter la mayonnaise… autrement ?

Je vous propose un échange de 30 minutes, sans engagement, pour faire le point.
On parlera de votre dynamique actuelle, des ingrédients déjà là… et de ce qu’il manque pour retrouver un équilibre vivant et durable.

À l’issue de notre échange, je vous transmettrai un plan d’action personnalisé, pour recréer du liant, du mouvement, et surtout : du sens.

Parce qu’une entreprise qui fonctionne, c’est plus qu’un organigramme.
C’est une mayonnaise qui a pris.

PS : Merci Laurent pour cet échange inspirant. J’aurais pu devenir chef cuistot. Finalement, je monte des sauces collectives. Et je fais lever des organisations.

❓ FAQ – Organisation & intelligence collective : ce que révèle la mayonnaise

L’analogie avec la mayonnaise est parlante, mais comment la traduire concrètement dans l’entreprise ?

Chaque ingrédient représente un élément fondamental : la vision (le plat à atteindre), les personnes (les ingrédients), l’intelligence collective (le liant). Concrètement, cela se traduit par des espaces d’écoute, de co-construction et d’ajustement collectif — et non des décisions descendantes et isolées.

Peut-on vraiment réorganiser sans “casser” l’équilibre existant ?

Oui, à condition de respecter le système en place. Toute transformation durable doit s’appuyer sur ce qui existe déjà : les liens, les valeurs, les dynamiques. On ne déconstruit pas une mayonnaise. On la fait évoluer. C’est une logique d’enrichissement, pas de rupture brutale.

Pourquoi l’intelligence collective est-elle si centrale dans l’analogie ?

Parce qu’elle agit comme l’émulsion invisible. C’est ce qui transforme une somme d’individus en un corps collectif fluide. Sans elle, vous avez des talents isolés, des silos, des résistances. Avec elle, vous avez du mouvement, de l’apprentissage et de l’impact partagé.

Que se passe-t-il quand une “mayonnaise organisationnelle” tourne ?

Cela peut se manifester par une perte de sens, de confiance, ou de lien. L’ambiance se crispe, les décisions deviennent mécaniques, les collaborateurs décrochent. Il faut alors recréer du lien, redonner une intention claire, et réparer les ruptures de fluidité collective.

Comment savoir si “la sauce a pris” dans mon entreprise ?

Observez : les équipes coopèrent spontanément, les tensions sont traitées sans cristallisation, les décisions se prennent avec clarté, et chacun se sent contributeur au projet commun. Quand l’émulsion fonctionne, l’organisation devient vivante — et savoureuse.

Catégories
Blog Vision

C’est quoi la vision d’une entreprise ? Comprendre, incarner et mettre en œuvre un futur désiré

Définir la vision d’une entreprise : plus qu’une phrase, une projection

Trop souvent, la vision d’entreprise est réduite à une formule figée, sans saveur, affichée sur un mur ou dans une présentation PowerPoint. Pourtant, une vision n’est pas un slogan : c’est une projection vivante du futur que l’on souhaite construire ensemble.

Elle doit parler à la tête, certes — par la stratégie qu’elle engage, les priorités qu’elle clarifie. Mais elle doit surtout parler au cœur : elle active le désir, elle crée de l’élan, elle donne envie.

Une vision, ce n’est pas un objectif

Un objectif, c’est chiffré. Temporel. Mesurable. Par exemple : « +20% de part de marché en 3 ans ».

Une vision, c’est qualitatif, projectif, mobilisateur. Elle dit : « Le futur qu’on veut voir advenir, c’est celui-là ».

Elle répond à des questions comme :

  • Qu’est-ce qu’on veut changer dans le monde ou dans notre secteur ?
  • Quelle place veut-on occuper demain ?
  • Pourquoi ce qu’on fait compte vraiment ?

Et surtout : qu’est-ce qu’on a envie de réussir, ensemble ?

Le futur désiré : le moteur caché d’une vision authentique

Le cœur de la vision, c’est le futur désiré. Pas un futur probable. Pas un futur souhaité par le COMEX seul. Mais un futur que l’on a envie de faire advenir collectivement.

C’est une projection vivante, palpable, émotionnelle. Elle a cette capacité à résonner profondément avec les équipes :

  • parce qu’elle parle de réussites concrètes
  • parce qu’elle met en scène des valeurs incarnées
  • parce qu’elle donne un rôle à chacun

Un futur désiré répond à la question : Et si tout se passait bien, à quoi ressemblerait notre entreprise dans 3 ou 5 ans ?

Il peut se formuler comme une affirmation (« Nous sommes reconnus comme les artisans du soin le plus humain en France »), ou comme une question projetante (« Et si on était l’entreprise la plus agile de notre secteur dans 2 ans ? »).

Les impacts d’une vision forte sur l’entreprise

1. Elle aligne les énergies

Une vision partagée, c’est une boussole. Elle permet aux décideurs comme aux opérationnels de vérifier si leurs choix sont alignés avec ce cap.

2. Elle clarifie les priorités

Quand on sait où on va, on sait aussi quoi ne pas faire. Une vision forte permet de trancher, d’arbitrer, de sortir de la dispersion.

3. Elle mobilise l’interne

Les collaborateurs n’ont pas besoin d’une vision parfaite. Ils ont besoin d’une vision crédible, sincère, et engageante. Une vision incarnée crée un engagement durable.

4. Elle attire les talents et les partenaires

Une vision claire et audacieuse donne envie de rejoindre l’aventure. Elle devient un aimant pour les profils qui cherchent du sens.

5. Elle rend cohérent ce qui peut sembler disparate

Entre les projets, les outils, les transformations, une vision forte crée du lien. Elle structure la complexité et relie les initiatives.

Comment construire une vision d’entreprise mobilisatrice

1. Commencer par l’écoute

Une bonne vision ne sort pas du cerveau du dirigeant. Elle émerge dans le dialogue. Avec les équipes, les clients, les partenaires.

Questions à poser :

  • Qu’est-ce qui nous inspire ?
  • De quoi sommes-nous fiers aujourd’hui ?
  • Qu’est-ce qui manque dans notre secteur ?
  • Quelle transformation voulons-nous contribuer à opérer ?

2. Identifier les valeurs vivantes

Les valeurs ne doivent pas être choisies dans un catalogue. Il faut partir du réel : quelles sont les attitudes qu’on observe et qu’on veut renforcer ?

Elles serviront de socle à la formulation du futur désiré.

3. Formuler une vision qui parle au présent

Paradoxalement, une vision efficace se raconte au présent. Comme si elle était déjà là. Pour qu’elle soit crédible, concrète, activante.

Exemple :

« Nous sommes devenus la référence du logement durable en région. Nos clients parlent de nous comme d’un acteur humain, responsable et transparent. Et nos salariés en sont fiers. »

4. Donner une place à chacun

Une vision doit laisser de l’espace d’appropriation. Elle n’impose pas un récit unique. Elle permet à chacun d’y mettre ses mots, son rôle, sa contribution.

5. Utiliser la facilitation pour faire émerger une vision collective

Chez Insuffle, nous utilisons des formats collaboratifs pour faire émerger des visions à plusieurs voix.

Parce que la vision n’est pas une déclaration. C’est une conversation structurée, un chemin narratif partagé, une dynamique à entretenir.

Pour aller plus loin : comment faire vivre votre vision ?

Une fois la vision formulée, encore faut-il l’incarner dans le quotidien.

1. L’intégrer dans les rituels

→ Revues stratégiques, comités projets, entretiens annuels : chaque moment doit être l’occasion de reconnecter avec la vision.

2. Raconter des histoires

→ Partagez des cas concrets où la vision a guidé une action, une décision, un comportement. Ce sont ces récits qui donnent vie aux mots.

3. Mesurer les pas

→ Sans tomber dans l’indicateur à tout prix, identifiez des signes que vous avancez dans la bonne direction. Ce peut être qualitatif, perceptif, émotionnel.

En conclusion

La vision d’entreprise, ce n’est pas un livrable de plus. C’est une source de sens, de mouvement et de cohérence.

Formuler un futur désiré, ce n’est pas faire du storytelling. C’est créer un alignement entre tête et cœur, entre ambition et action, entre dirigeants et équipes.

Et c’est souvent ce qui manque aux entreprises qui tournent en rond : une parole projetante, ouverte, mobilisatrice.

Et si on clarifiait, ensemble, le futur que vous avez vraiment envie de construire ?

Vous sentez que votre vision d’entreprise existe… mais qu’elle ne mobilise pas ?
Qu’elle reste figée dans un document, loin des décisions, des projets et du quotidien des équipes ?

Je vous propose un échange de 30 minutes, sans engagement, pour faire le point.
On parlera de votre cap actuel, de vos enjeux réels, et de ce qu’il faut pour formuler (ou reformuler) une vision vivante, mobilisatrice, et partagée.

À l’issue de cet échange, je vous transmettrai un plan d’action personnalisé, pour transformer votre vision en moteur concret de cohérence, d’élan et de fierté collective.

Parce qu’une vision forte, ce n’est pas ce qu’on affiche.
C’est ce qu’on ressent. Ce qui guide. Ce qui relie.

Vision d’entreprise : les 7 questions que tout le monde se pose

Quelle est la différence entre une vision, une mission et des valeurs ?

La vision projette un futur désiré collectif.
La mission décrit ce que fait concrètement l’entreprise aujourd’hui.
Les valeurs sont les repères qui guident les comportements. Ensemble, ces éléments forment un socle stratégique vivant.

À quoi reconnaît-on une “bonne” vision ?

Elle parle au cœur autant qu’à la tête. Elle est claire, mobilisatrice, incarnée. Elle donne envie d’agir, aligne les décisions et permet à chacun de se projeter dans le futur de l’entreprise.

Est-ce que la vision doit être chiffrée ou mesurable ?

Non. Ce n’est pas un objectif. La vision peut être illustrée par des résultats, mais elle doit d’abord inspirer. Elle est qualitative, émotionnelle, narrative — pas comptable.

Qui doit participer à la construction de la vision ?

Pas seulement le dirigeant. Plus le processus est collectif, plus la vision sera portée. Impliquer des managers, des collaborateurs, des clients ou partenaires permet de créer une vision qui fait vraiment sens.

Combien de temps faut-il pour construire une vision d’entreprise ?

Cela dépend de la méthode choisie. Avec un processus de facilitation bien mené, il est possible de faire émerger une vision en 1 à 2 journées de travail, puis de l’affiner collectivement.

Comment éviter que la vision ne finisse “au mur” sans impact ?

Il faut l’intégrer aux rituels (réunions, décisions, entretiens…), la relier à des récits concrets, et en mesurer les effets de manière qualitative. Une vision se vit, elle ne s’impose pas.

Peut-on faire évoluer une vision au fil du temps ?

Oui. Une vision n’est pas figée. Elle peut évoluer avec l’entreprise, tant qu’elle garde son pouvoir mobilisateur. Ce qui compte, c’est qu’elle reste vivante, alignée, et incarnée dans l’action.

Catégories
Blog Excellence Décisionnelle Futur désiré Intelligence collective Management Vision

Résistance au changement : les 12 vraies causes (et pourquoi le problème vient rarement des équipes)

« On a un souci : les équipes résistent au changement. »

C’est une phrase que j’entends régulièrement.

Et ma première réponse, c’est souvent la même :
« Elles résistent à quoi, exactement ? »

Parce qu’en réalité, ce n’est pas le changement que les gens rejettent.
C’est le fait qu’on le leur impose.

Conduire le changement : une expression piégée

« Conduite du changement. »
C’est joli.
Structuré. Méthodologique.

Mais fondamentalement, c’est une impasse.

On ne conduit pas un changement.
On ne fait pas « avancer » des humains comme on pilote un projet ou un véhicule.

Un changement, ça se vit, ça s’approprie, ça se co-construit.

La résistance apparaît quand le mouvement vient d’en haut, sans dialogue, sans ouverture, sans espace de pouvoir réel pour ceux qui devront vivre ce changement au quotidien.

La vraie question n’est pas « Pourquoi les gens résistent ? »

C’est « Comment a-t-on tenté de changer sans eux ? »

Voici les 12 causes principales de résistance que je vois régulièrement.
Spoiler : elles sont presque toutes systémiques.

1. Le changement est imposé

Pas de débat. Pas de choix. Juste une « feuille de route » envoyée par mail.
Dans ce contexte, la résistance n’est pas un bug : c’est une réaction saine.

2. L’absence de sens

Pourquoi on change ? Vers quoi ? Pour qui ?
Si la réponse n’est pas claire ou crédible, les équipes freinent.
C’est logique.

3. La perte de pouvoir

Quand le changement réduit les marges de manœuvre, centralise les décisions ou nie l’expertise terrain, il crée des résistances.
Parce que personne n’aime devenir spectateur de son propre métier.

4. L’infantilisation

Quand tout est déjà décidé, scripté, communiqué…
mais qu’on organise quand même un atelier pour « faire participer ».
Les équipes ne sont pas dupes. Et elles décrochent.

5. La mémoire organisationnelle

« On a déjà vu passer ça il y a 5 ans. »

Le terrain se souvient.
Des promesses non tenues. Des changements sans suite. Des effets de mode.
Sans reconnaissance de cette mémoire, difficile de repartir.

6. La surcharge

« Encore un nouveau projet… alors qu’on n’a pas le temps de finir les anciens. »

Le changement devient une charge mentale, pas une dynamique.
Et l’énergie se bloque.

7. L’absence d’écoute réelle

Si les points de friction ne remontent jamais, ou si on ne s’en occupe pas, la résistance devient le seul moyen d’être entendu.

8. Le désalignement

Quand les actes ne suivent pas les discours,
quand les dirigeants prônent l’agilité mais contrôlent chaque décision…
le système entre en dissonance. Et les gens freinent.

9. L’injustice perçue

Certains doivent faire des efforts, d’autres pas.
Certains sont consultés, d’autres ignorés.
La perception d’iniquité alimente le retrait.

10. L’absence de traduction concrète

Changer, c’est bien. Mais pour faire quoi, exactement ?
Si le changement reste flou, il reste lointain.
Et il ne mobilise pas.

11. Le manque de reconnaissance

Changer, c’est un effort.
Mais sans feedback, sans valorisation, sans écoute… c’est un effort vide.
Et donc, abandonné.

12. Le refus d’aborder les vrais sujets

Le changement devient cosmétique quand il évite les tensions réelles.
Les équipes le sentent. Et s’en protègent.

Résister, c’est souvent contribuer autrement

Je le dis souvent en séminaire :
La résistance est rarement un rejet du changement.
C’est une manière, parfois maladroite, de dire : « Je veux être acteur. Pas exécutant. »

La question, ce n’est pas :
« Comment lever les résistances ? »
Mais plutôt :
« Comment créer les conditions pour que le changement vienne d’eux ? »

Et si on arrêtait de « conduire » le changement… pour le faciliter ?

Chez Insuffle, c’est ce que je fais chaque jour :
Créer des espaces où les équipes réfléchissent elles-mêmes à ce qui doit changer, et surtout comment le faire.

Résultat : plus d’engagement, plus de responsabilité, plus de cohérence.
Et étonnamment… plus besoin de parler de « résistance ».v

Et si on transformait vos résistances… en leviers d’action ?

Vous sentez de la lassitude, des blocages, du flou dans vos équipes ?
Et si ce n’était pas un refus du changement… mais un appel à mieux faire les choses ?

Je vous propose un échange de 30 minutes pour faire le point ensemble.
Pas pour refaire le monde — mais pour comprendre ce que vos équipes expriment à travers leurs résistances.
Et surtout, identifier comment transformer ces tensions en leviers concrets d’ajustement.

À l’issue de notre échange, je vous enverrai un plan d’action sur-mesure, basé sur votre réalité terrain, vos enjeux et vos ressources.

Parce qu’une transformation réussie, ça ne se pilote pas contre les équipes.
Ça se construit avec elles.

Catégories
Blog Futur désiré Innovation Management Vision

Vision stratégique mobilisatrice : 5 signaux pour savoir si la vôtre fonctionne vraiment

Une vision affichée… mais oubliée

Je l’ai vue un jour, en format A3, affichée à l’entrée d’une usine.

Trois phrases bien formulées, validées par le COMEX, posées là comme un trophée.
J’ai demandé au dirigeant :
“Ta vision, elle sert à quoi aujourd’hui ?”
Il a haussé les épaules.
“Honnêtement ? À montrer qu’on en a une.”

Chez Insuffle, je vois régulièrement ce genre de cas.
Des visions d’entreprise qui existent sur le papier, mais pas dans les pratiques.

Elles ne sont ni racontées, ni incarnées, ni partagées.
Elles cochent une case stratégique, mais n’allument aucun feu collectif.

Alors comment savoir si votre vision stratégique est réellement mobilisatrice ?
Voici 5 signaux très concrets pour le vérifier.

1. Elle se raconte… sans slides

Une vision stratégique mobilisatrice se transmet sans support formel.
Elle se glisse dans les échanges, dans les décisions, dans les attitudes quotidiennes.

Elle est vivante, verbale, récitée plus que lue.

Si vous avez besoin d’un PowerPoint en 12 pages pour l’expliquer, c’est mauvais signe.
Une vraie vision se dit en une phrase, et se comprend dans l’action.

Elle devient une histoire que l’on a envie de s’approprier.

2. Elle donne une direction claire… mais pas une destination figée

Une vision stratégique mobilisatrice n’est pas un objectif.
Elle n’est pas : “+20 % de marge d’ici 2026.”

Elle est un cap inspirant, qui donne de l’énergie, oriente les décisions, ouvre des possibles.
Elle guide, sans enfermer.

Quand elle est bien formulée, vos équipes se mettent à proposer, à anticiper, à s’engager spontanément.
Pas parce qu’on leur a dit de le faire, mais parce qu’elles y croient.

3. Elle aligne… sans uniformiser

Une bonne vision permet à chaque métier, à chaque personne, de trouver sa place dans le récit commun.

Je me souviens d’un client dans le secteur de l’énergie :

  • Les techniciens y voyaient une transition écologique concrète
  • Les RH, un engagement social fort
  • Les managers, un cadre de cohérence décisionnelle

La vision était la même, mais chacun y voyait un reflet de sa mission.

Et c’est précisément ça, une vision stratégique mobilisatrice :
un récit suffisamment ouvert pour être partagé… sans être uniforme.

4. Elle provoque des débats (et c’est une bonne chose)

Si votre vision ne suscite aucune discussion, aucun débat, aucune question…
C’est qu’elle est trop plate.

Une vision stratégique mobilisatrice interroge.
Elle bouscule, elle dérange, elle oblige à arbitrer, à prioriser, à choisir.

Elle pousse à se demander :

  • Est-ce qu’on fait vraiment ce qu’on dit ?
  • Est-ce qu’on va assez loin ?
  • Qu’est-ce qu’on est prêt à laisser tomber pour rester aligné ?

Si tout le monde est d’accord tout de suite… c’est probablement que la vision ne sert à rien.

5. Elle donne envie d’agir… tout de suite

Une vision stratégique mobilisatrice crée du mouvement.
Pas demain. Pas dans trois ans. Maintenant.

Posez cette question à vos équipes :
“Qu’est-ce que vous avez fait aujourd’hui qui vous rapproche de notre vision ?”

S’ils n’ont rien à répondre, la vision n’est pas mobilisatrice.
Mais s’ils vous parlent d’un projet, d’une initiative, d’un changement dans leur façon de faire… alors vous tenez quelque chose.

Une vision mobilisatrice n’attend pas une validation du COMEX.
Elle déclenche des gestes, des idées, des engagements concrets.

En résumé

Une vision stratégique mobilisatrice n’est pas celle qu’on affiche.
C’est celle qui vit dans les pratiques, dans les décisions, dans les mots et les gestes du quotidien.

Elle :

  • circule naturellement
  • inspire une direction
  • aligne sans écraser
  • déclenche des échanges utiles
  • et surtout, génère de l’action immédiate

Et vous, votre vision… vous la sentez où ?
Dans vos documents stratégiques ?
Ou dans la réalité vécue de vos équipes ?

Et si on regardait ensemble où en est votre vision ?

Elle existe sur le papier… mais dans les faits, circule-t-elle vraiment ?
Est-ce qu’elle éclaire les décisions ?
Est-ce qu’elle déclenche de l’engagement concret ?

Je vous propose un échange de 30 minutes pour en parler.

On fera le point ensemble, sans langue de bois :
où en est votre vision aujourd’hui — et surtout, comment la remettre en mouvement si elle s’est figée.

À l’issue de cet échange, je vous enverrai un plan d’action clair, adapté à votre contexte.

Pour que votre vision ne reste pas une affiche A3… mais devienne un vrai levier collectif.